Paris Dauphine prépare une offensive en Afrique subsaharienne

A partir de Casablanca et de Tunis, l’Université Paris-Dauphine affiche clairement sa vocation d’ouverture sur l’Afrique subsaharienne. Mais outre le fait d’attirer les subsahariens dans la métropole marocaine, l’Université parisienne vise le renforcement de sa présence en Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est. Elle y travaille déjà, selon son président Laurent Batsch et son Vice-président Affaires internationales Arnaud Raynouard. Interview croisée.
Ristel Tchounand
Laurent Batsch, président de l'Université Paris-Dauphine (gauche) et Arnaud Reynouard, Vice-Président des Affaires internationales. L'Université est déjà présente au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso et a commencé à travailler sur le Gabon.

LTA : Peut-on considérer Dauphine Casablanca comme le pont de Paris Dauphine vers l'Afrique ?

Laurent Batsch : Notre campus de Tunis qui a 300 étudiants a lui aussi une vocation régionale. Il a traversé des turbulences géopolitiques qui ne facilitent peut-être pas les choses, mais Tunis conserve aussi cette ambition. Après, c'est vrai que naturellement, lorsqu'on vient au Maroc avec le dynamisme qu'il connait et son ouverture sur l'Afrique subsaharienne, évidemment pour nous, c'est aussi une façon de regarder plus au Sud.

Arnaud Raynouard : Nous signalons que nous sommes présents depuis longtemps au Sénégal, un peu en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso et nous avons commencé à travailler sur le Gabon. Après, l'Afrique c'est très grand.

Dauphine Casablanca compte nouer des partenariats avec de nombreuses sociétés marocaines. Son ouverture sur l'Afrique engendrera-t-elle également des partenariats avec les grands groupes du Sud du Sahara ?

Laurent Batsch : Je l'espère et c'est nécessaire. Nous n'appartenons à personne et nous travaillons pour tout le monde. Nous acceptons l'appui de toutes les entreprises en contrepartie. Nous avons besoin d'elles pour nous parler de l'évolution des métiers, pour offrir des stages et des emplois à nos étudiants et même pour que leurs cadres viennent enseigner chez nous. Nous sommes bien connus pour être des partenaires appréciés des entreprises. D'autant plus qu'elles sont de plus en plus soucieuses de développer ce qu'elles appellent leur « marque employeur » et convaincre les jeunes diplômés de leurs vertus.

Paris Dauphine, de manière concrète est-elle prête à s'implanter en Afrique subsaharienne, parce que jusqu'ici, les formations sont juste délocalisées ?

Laurent Batsch : Je réponds clairement par l'affirmative. Je l'ai dit aux organisations patronales africaines, il y a quelques semaines, quand elles sont venues sur invitation du MEDEF International. Je les ai reçus autour d'un déjeuner à Paris Dauphine et j'ai dit aux patrons africains notre disponibilité pour un projet en Afrique subsaharienne.

Arnaud Raynouard : L'idée pour nous c'est de créer un réseau de partenaires universitaires de toute l'Afrique subsaharienne (Ouest, Centre, Est). Nous allons procéder à des campagnes d'information et faire circuler l'information auprès de nos réseaux universitaires. Aussi, nous sommes en train de mettre en place une chaire sur l'enseignement supérieur en Afrique, mais c'est une chaire qui va s'intéresser aux problématiques propres au continent en matière de formation, compte tenu des enjeux, notamment en termes de démographie, espace à couvrir, éparpillement de la formation et adéquation formation-besoins de l'économie. Cette chaire que nous mettons en place se fait en réseaux avec toute une série d'universités de différents pays d'Afrique. C'est aussi un canal que nous allons utiliser pour faire savoir que Dauphine Casablanca est une installation en dure, qui existe et qui permet de les accueillir.

A quels pays pensez-vous en priorité ?

Arnaud Raynouard : Pour notre implantation en Afrique subsaharienne, l'idée c'est d'avoir des programmes plus précis. Parce que qu'on ne peut pas avoir des implantations partout, au bout d'un moment cela peut être difficile. Nous pensons à des formations, notamment en réseaux, soit au niveau Master, soit au niveau MBA à titre d'exemple, qui peuvent intéresser les gens de plusieurs pays sans qu'on n'y soit forcement localisés. Les pays avec lesquels nous collaborons étroitement pour le développement de ce projet sont le Sénégal, ça va être aussi le Gabon pour une ouverture sur le centre. Nous nous intéressons beaucoup à la RDC et après, de l'autre côté, c'est essentiellement la Côte d'Ivoire.

Ristel Tchounand

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.