Abi Mustapha-Maduakor prend les rênes de l’Association africaine de capital-investissement et de capital-risque

Après Michelle Kathryn Essomé, le conseil d’administration de l’Association africaine de capital-investissement et de capital-risque (AVCA) confie la direction générale à la Nigériane Abi Mustapha-Maduakor. Cette financière de carrière devra poursuivre l’œuvre de promotion de l’investissement privé à travers le continent, dans un contexte où investisseurs en capital et capital-risqueurs suivent à la loupe l’évolution de la situation pour saisir les opportunités.
Ristel Tchounand
(Crédits : DR)

Les femmes ont le vent en poupe à l'Association africaine de capital-investissement et de capital-risque (AVCA). Cette fois, une Nigériane, Abi Mustapha-Maduakor devient directrice générale avec effet à compter du 1er février. Elle succède ainsi à Michelle Kathryn Essomé qui, après avoir abattu un travail de remodelage de l'entité en neuf ans de leadership, s'est retirée en juin 2020. Depuis lors, l'intérim était assuré par Dara Owoyemi, membre de l'AVCA et patronne d'une société de conseil en investissement. Cette nomination a été annoncée par le conseil d'administration de l'organisation dans un communiqué.

« Après un processus rigoureux, il était clair pour le comité de sélection qu'Abi est le bon leader pour ce chapitre de la vie d'AVCA. Sa connaissance du paysage de l'investissement africain, le plaidoyer, la stratégie commerciale et la gestion des risques sera déterminante dans son rôle de directrice de l'Association à travers sa prochaine phase et sa transformation, alors que les investisseurs et les sociétés de portefeuille affrontent divers défis sociaux, économiques, politiques et institutionnels », a déclaré Tokunboh Ishmael, présidente du conseil d'administration de l'AVCA.

C'est un retour « à la maison » pour Abi Mustapha-Maduakor qui, après avoir été directrice de l'exploitation au sein de l'AVCA entre 2016 et 2019, avait rejoint MedAccess, une filiale de l'institution de financement du développement du gouvernement britannique CDC Group, en tant que responsable des opérations commerciales et des finances, supervisant la gestion financière et des risques, la mise en œuvre de la stratégie et le développement organisationnel.

Formée à l'école britannique, cette financière de carrière cumule plusieurs années d'expérience dans la gestion des investissements, la comptabilité et la trésorerie, acquise notamment chez Royal Bank of Scotland, Lloyds Banking Group ou plutôt chez Ernst & Young. Après quoi, elle a travaillé dans son pays d'origine, en qualité de conseillère spéciale sur les questions du secteur privé auprès du ministre de l'Industrie du Commerce et de l'Investissement du Nigeria.

Ayant pour mission de promouvoir l'investissement privé à travers le continent, l'AVCA qui regroupe plus de 150 membres, a considérablement amélioré sa notoriété en Afrique francophone ces dernières années. Alors que l'Afrique anglophone a conservé une longueur d'avance en matière d'attractivité et même de développement du private-equity et du capital-risque, l'Afrique du Nord et de l'Ouest sont des régions qui connaissent un certain dynamisme de ces activités et attirent de plus en plus les investisseurs. L'ancienne dirigeante avait même la conviction que « l'industrie du capital-investissement est l'un des principaux moteurs de développement à long terme en Afrique », confiait-elle dans un entretien avec La Tribune Afrique.

« Transformation numérique et données intelligentes » au cœur de l'investissement

La nouvelle CEO pour sa part a déjà une idée claire de ce qu'elle voudrait impulser au sein de la grande communauté des investisseurs en capital et capital-risqueurs en Afrique. « Ma priorité sera de miser sur les succès du passé 20 ans et transformer AVCA en un canal pour des sources diverses et variées d'investissement privé en Afrique, [...] et d'oeuvrer [...] en mettant la transformation numérique, les données intelligentes et la collaboration au cœur de notre travail », a-t-elle déclaré dans la communication officielle.

Abi Mustapha-Maduakor  prend ainsi les rênes de l'AVCA à un moment critique où l'économique mondiale fait encore face à la crise liée au Covid-19 et où en Afrique en particulier, il est question de relancer la machine économique. Pour ce faire, l'investissement reste central. Pour ne citer que l'exemple d'un pays très convoité pour ses ressources minières comme la RDC, le gouverneur de la Banque centrale, Déogratias Mutombo dans un entretien avec La Tribune Afrique cette semaine, insiste encore que « le relèvement de l'économie nécessite des investissements importants ». Et c'est bel et bien le cas pour toute l'Afrique. A ce stade, toutes les formes d'investissement sont les bienvenues. Et les investisseurs en capital et les capital-risqueurs encore plus pour le grand nombre d'entreprises africaines, toutes tailles confondues, qui doivent reprendre leur envol et explorer de nouvelles pistes de croissance après le court-circuit de la crise.

Ristel Tchounand

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