René van Wyk, un expert du risque bancaire pour assurer l'après-Barclays d’Absa Group

Il était jusqu’ici membre du conseil d’administration d’Absa Group et président du comité Risque et Capital management. René van Wyk prendra les rênes de la banque sud-africaine après le départ à la retraite de l’actuelle CEO, Maria Ramos. Même s’il est nommé pour un intérim, le choix de cet expert sud-africain du risque bancaire pour manager les « premières heures » de l’après Barclays chez Absa Group ne semble pas fortuit.
Ristel Tchounand
René van Wyk a rejoint le conseil d'administration d'Absa en 2017.
René van Wyk a rejoint le conseil d'administration d'Absa en 2017. (Crédits : DR)

René van Wyk va implémenter les premières lignes de la stratégie post-Barclays du géant de la banque sud-africaine Absa Group. Il prendra ainsi ses fonctions de CEO par intérim le 1er mars prochain, annonce l'institution ce mardi 29 janvier dans un communiqué. A 61 ans, ce banquier sud-africain remplacera à ce poste sa compatriote Maria Ramos qui assure la direction générale de la banque depuis 2009. Cette ancienne directrice de la trésorerie nationale sud-africaine prendra sa retraite à la fin du mois de février, juste après que le processus de scission d'Absa de son ex-maison mère Barclays soit finalisé.

« La scission étant sur la bonne voie et notre nouvelle stratégie en tant qu'institution financière autonome en place, Maria pense que le moment est venu de prendre sa retraite », a déclaré Absa.

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Expert du risque bancaire

René van Wyk a rejoint le conseil d'administration d'Absa en 2017. A la base, l'homme est un véritable expert du risque bancaire qui cumule 19 ans d'expérience. D'ailleurs chez Absa, il préside, entre autres, le comité Risque et Capital Management du groupe.

Ses premières années de carrières sont marquées par un passage très remarqué chez KPMG où il finira partner au service financier du groupe. Plus tard, il passera près de dix ans chez NedBank Group où il jouera un rôle clé dans la gestion du risque à différents postes avant de diriger la filiale Imperial Bank. Van Wyk a pris des galons en rejoignant en mai 2016 la banque centrale sud-africaine en tant que registraire des banques et responsable de la supervision bancaire.

Pour l'heure, Absa n'a pas déterminé la durée de l'intérim assuré par René van Wyk. Toutefois, la démarche s'apparente bien à un essai, histoire de voir si le banquier sud-africain tient dans cette fonction. Ceci d'autant plus que le choix d'un expert du risque à ce stade de l'histoire de la banque ne semble pas fortuit.

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L'homme du rebranding panafricain d'Absa

Le 11 juillet 2018, Barclays Africa est officiellement devenue Absa Group, après que le géant britannique ait réduit sa participation dans la banque panafricaine de 62,3% à 14,9%. Un divorce entre autres motivé par les grosses pertes de marché entérinées par l'alliance avec Barclays sur le créneau de la vente au détail. Alors qu'Absa dominait le marché sud-africain en effet, la banque est passée troisième. Actuellement, toute les 12 filiales suivent le processus de rebranding.

« Bien que Barclays PLC demeure un partenaire et actionnaire important, cette réduction de l'actionnariat implique que le réseau bancaire africain opèrera sous la nouvelle marque Absa d'ici à 2020. [...] Toutes les filiales du groupe de la région africaine sont, en effet, concernées par ce changement de nom », déclarait Ravin Dajee, patron de la filiale mauricienne dans une interview avec Ion News.

Outre l'Afrique du Sud et Maurice, les entités concernées sont aux Seychelles, au Mozambique, au Botswana, en Namibie, en Zambie, en Ouganda ; en Tanzanie, au Kenya au Nigéria et au Ghana.

De gros dossiers en vue pour Van Wyk

Après la finalisation de ce processus de scission, Absa entend redémarrer sa machine et prendre plus de risques. Et sur ce registre René van Wyk semble être le profil adéquat faudrait donc qu'il le confirme cela. Parmi ses premières prérogatives, il devra notamment manager le dossier de coopération avec le français Société Général (SG) qui a récemment signé deux accords avec Absa, le premier pour le lancement d'une offre panafricaine unique et un autre protocole portant sur la vente à Absa des services de garde de fiducie et de compensation de produits dérivés exploités par SG en Afrique du Sud. Un deal qui ouvre à Absa une grande porte sur l'Afrique francophone où SG est intensément investie.

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Mais René van Wyk prend en main une compagnie qui renaît timidement de ses cendres, avec un chiffre d'affaires, le résultat net et le dividende par action ont tous progressé de 3% au premier semestre 2018. Et l'avenir est attendue pour être plus positif, puisque le groupe table sur une amélioration du rendement de ses fonds propres de 4%, et d'un ROE de 18,4 à 20% d'ici 2021, soit au-dessus de ses concurrents.

Ristel Tchounand

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