Libéria : jeu de chaises musicales à la tête de la Banque centrale

En annonçant tard dans la soirée de ce mardi 3 juillet la démission de Milton Weeks de la tête de la Banque centrale du Libéria, le président Georges Weah promettait la nomination rapide de son successeur. Hier, mercredi en début de soirée, c’était chose faite. Nathaniel R. Patray est le nouveau maître à bord.
Ristel Tchounand
Le président Georges Weah a annoncé, mercredi 4 juillet, la nomination de Nathaniel R. Patray (à gauche) en tant que Gouverneur exécutif de la Banque centrale du Libéria, 24 heures à peine après l’officialisation de la démission de son prédécesseur, Milton Weeks (à droite), nommé en 2016 par Ellen Johnson Sirleaf.
Le président Georges Weah a annoncé, mercredi 4 juillet, la nomination de Nathaniel R. Patray (à gauche) en tant que Gouverneur exécutif de la Banque centrale du Libéria, 24 heures à peine après l’officialisation de la démission de son prédécesseur, Milton Weeks (à droite), nommé en 2016 par Ellen Johnson Sirleaf. (Crédits : DR)

Au moment où la musique s'arrêtait mardi soir dans le «jeu» de succession au désormais ancien gouverneur de la Banque centrale du Liberia, c'est Nathaniel R. Patray qui s'est assis sur la chaise. Annoncée hier, mercredi 4 juin, en début de soirée par un communiqué de la présidence de la République, sa nomination intervient ainsi 24 heures à peine après l'annonce de la démission de son prédécesseur, Milton Weeks.

Le come-back

Soumise pour l'instant à une confirmation du Sénat, cette nomination marque le retour au-devant de la scène d'un ancien de la maison. Patray a, en effet, travaillé pendant près de 30 ans au sein de la Banque centrale où il a occupé plusieurs postes de responsabilité dont celui de gouverneur adjoint. Il était l'un des rares hauts fonctionnaires s'étant refusés à l'exil pendant la guerre civile qui a secoué le Liberia entre 1989 et 1996. Ce qui lui aurait d'ailleurs valu de nombreuses persécutions de la part des rebelles en rage contre les hauts fonctionnaires. Après l'arrivée au pouvoir d'Ellen Johnson Sirleaf en 2005, il est mis au placard et se tourne alors vers le secteur privé.

Après l'éviction (?) de Milton Weeks

Un nouveau départ pour cet expert financier, mais très certainement une source de tourment pour son prédécesseur, Milton Weeks dont la démission a été annoncée par la présidence de la République tard dans la soirée de mardi. Selon les médias locaux, l'homme aurait été poussé vers la sortie.

Promis pourtant à un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, Milton Weeks -membre du conseil d'administration pendant plusieurs années avant d'être nommé en juin 2016 par l'ex-chef d'Etat Ellen Johnson Sirleaf- n'aura gouverné la Banque centrale du Libéria que pendant deux ans. Il y a moins de trois semaines encore, il introduisait de nouveaux membres au Conseil d'administration. Si rien ne filtre officiellement quant aux motivations de son départ prématuré, la presse libérienne prête ces changements à une présumée volonté des autorités de positionner des proches du parti au pouvoir. D'ailleurs, le nouveau gouverneur Nathaniel Patray est décrit par le New Public Trust comme «un pilier du Congrès pour le changement démocratique», le parti au pouvoir.

Au-delà de l'aspect politique, selon Page Front Africa, les proches du président reprocherait à Milton Weeks de ne pas correctement jouer son rôle dans la gestion de la crise économique et financière qui frappe de plein fouet le pays, notamment en matière de taux de change entre le dollar américain et le dollar libérien qui garde une tendance haussière. Reste à espérer que le nouveau patron de la Banque centrale fasse ce qu'il faut.

Ristel Tchounand

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