[Afrique-France] Des hommes de réseau (12/12) : Ange Mancini, au plus près de « son ami Vincent »

Sur tous les grands projets du logisticien français en Afrique notamment la « boucle ferroviaire», il est l'œil qui surveille, l'oreille qui écoute et la bouche qui rapporte et transmet les messages auprès des chefs d'Etat.
(Crédits : AFP)

De son propre aveu, «le plus dur, ce n'est pas de gérer l'exceptionnel, mais le quotidien». A 74 ans, dont près de cinquante au sein des services de sécurité intérieure et extérieure, Ange Mancini s'est aujourd'hui reconverti en conseiller de Vincent Bolloré, un ancien camarade rencontré sur les bancs de la Faculté de droit de Nanterre.

Entre 2011 et 2013, son dernier poste de Coordonnateur national du renseignement contraste avec ses débuts aux allures de coup de poker, lorsqu'à 19 ans, il intègre la préfecture de police de Paris comme préposé administratif contractuel. Mais sa carrière est étincelante : officier de police adjoint, inspecteur, commissaire. Le créateur de la Section antiterroriste au sein de la Brigade criminelle de Paris où il se frotte au grand crime, puis devient le directeur du Service régional de police judiciaire (SRPJ) d'Ajaccio alors en pleine poussée nationaliste corse où il parfait son art de la négociation à la fin des années 1970.

Après un passage au RAID, les postes s'enchaînent entre la DRPJ, les affaires criminelles et la Police nationale. Puis à la fin des années 1990, sa carrière connaît un brusque coup d'arrêt lorsque Jean-Louis Debré, ministre de l'Intérieur, met quelques grands képis sur la touche dans le sillage des attentats terroristes. Son retour, ce grand flic le fait à des postes qui l'amèneront progressivement vers celui de préfet de la Guyane, des Landes et de la Martinique, Ange Mancini ronge son frein entre le golf, le VTT et la chasse.

Claude Guéant le tire de cette traversée du désert pour en faire le Coordonnateur national du renseignement, un poste nouvellement créé au sein de l'Élysée. Avant de quitter cette fonction, il aura eu l'occasion d'étoffer son solide réseau international, notamment au sein des structures sécuritaires africaines. Finalement, Ange Mancini résume mieux que quiconque sa carrière : «J'étais flic, je suis devenu préfet, maintenant je suis cheminot». Patiemment, il pose les rails d'une autre trajectoire de carrière.

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