[Afrique-France] Des hommes de réseau (8/12) Jean-Yves Ollivier : le survivant de l'« ancien monde »

Son histoire avec le Continent remonte aux années 1960, lorsqu'il officiait comme négociant en matières première.
(Crédits : DR.)

Le président de la Fondation Brazzaville est un survivant de la « Françafrique », puisqu'il était, dans les années 1980, conseiller aux Affaires africaines de Jacques Chirac à la mairie de Paris, puis à Matignon. Aujourd'hui encore, le natif d'Alger reste très actif sur le Continent, où il continue de faire des affaires notamment au Congo et au Gabon, tout en jetant son dévolu sur les « nouveaux sujets » que sont le développement durable et la médiation. Officiellement, sa fondation créée en 2015 a été à la base de l'initiative Fonds Bleu pour le Bassin du Congo et «agit en tant que catalyseur d'idées et d'initiatives, en s'appuyant sur son réseau de conseillers et de personnalités, pour concrétiser ses ambitions en recherchant des soutiens aux plus hauts niveaux et en favorisant la mise en place de partenariats». Un objectif aussi vaste qu'ambitieux, mais aussi un mélange des genres qui lui vaut des critiques, mais qu'assume Ollivier, spécialiste de «la diplomatie parallèle», particulièrement en Afrique.

Son histoire avec le Continent remonte aux années 1960, lorsqu'il officiait comme négociant en matières premières, d'abord pour le compte d'entreprises internationales, et ensuite pour son compte personnel avec notamment sa société Vitank, lancée en 1980, puis Gestillac en 1994. En 2002, il crée le cabinet Pan Africa Consulting à Hong-Kong, avant de réunir finalement les trois entreprises au sein d'une holding : Fort Group. En parallèle à son business, Jean-Yves Ollivier, bien introduit au Palais du bord de la mer à Libreville et très proche de Denis Sassou N'Guesso, s'est fait un nom dans la résolution des conflits en Afrique (Ouganda, Soudan, RDC,...).

Connu notamment pour avoir joué un rôle actif dans la libération de Mandela et ayant ses entrées en Afrique du Sud, il est désormais au centre d'une médiation pour une sortie de crise en Libye. Il a en outre réussi le coup d'éclat de réunir autour d'une même table à Dakar, en mai dernier, les principaux belligérants de cette poudrière qui menace tout le Sahel et l'Afrique du Nord, pour le début d'un «dialogue inter-libyen» dont l'issue est encore incertaine. A Paris, Ollivier dispose encore de quelques entrées, notamment dans les réseaux survivants de Jacques Foccart, mais le style pittoresque et gouailleur de l'homme, très «ancien monde», n'est pas totalement du goût de l'Élysée ni du Quai d'Orsay qui préfèrent se passer de ses services.

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