Energies : avec le projet Nawara, une nouvelle ère s'ouvre pour la Tunisie

Par son apport dans la couverture des besoins domestiques de la Tunisie en gaz, l’impact de l’exploitation gazière de Nawara est déjà perceptible dans le budget 2020 du pays. Entourée de pays grands producteurs d’hydrocarbures, la Tunisie a pris des mesures pour attirer davantage d’investisseurs dans le secteur et mieux explorer son potentiel.
(Crédits : DR)

La concession gazière de Nawara entre en production 14 ans après les premières découvertes du gaz condensat situé dans la province de Tataouine. La mise en service de l'ouvrage inauguré officiellement le 5 février est une étape majeure dans la stratégie tunisienne vers l'autosuffisance en gaz. La découverte de gaz/condensat de Nawara en janvier 2006 avait été faite dans le cadre du permis d'exploration de Jenein Sud. Des campagnes de forage ultérieures allaient donner lieu à huit autres puits réussis en 2010.

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La concession a alors été attribuée à l'Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP) et à la compagnie autrichienne OMV. Pour le transport du gaz condensat, le projet a été lancé en 2008, incluant une unité centrale de traitement au site du puits de Nawara et un pipeline de 370 km reliant Nawara à Gabes où une unité de traitement de gaz sera installée.

« Le champ Nawara va produire 2,7 millions de m3 de gaz, soit la moitié de la production nationale et 17% de la consommation nationale. Il va aussi produire 7 000 barils de condensat par jour », a déclaré Mongi Nairi, directeur des projets et du développement à l'ETAP à l'agence de presse tunisienne TAP.

L'apport permettra au pays de réduire de 30% ses importations de gaz en provenance d'Algérie. Nawara produira également 7 000 barils de pétrole par jour, du condensat, du gaz de pétrole liquéfié (GPL) et l'équivalent de 3 200 barils de gaz naturel liquéfié, à partir d'une unité de liquéfaction à petite échelle.

Baisse des importations, hausse de la croissance

Le projet qui a coûté 1,2 milliard de dollars contribuera à hauteur de 1 % au taux de croissance économique de 2020 et une baisse de 7 % du déficit commercial. Pour son budget 20202, le gouvernement a pris en compte le démarrage de l'exploitation de Nawara qui devrait propulser la croissance à 2,7 %, basée essentiellement sur une évolution des industries non manufacturières de 0,9 % en 2019 à 7 % en 2020. Le projet de budget 2020 prévoit également une réduction de 26 % du volume de la subvention des hydrocarbures qui se situe actuellement, à environ 632 millions de dollars, et une baisse de 175 millions de dollars des dépenses pour les sociétés STEG et STIR.

Retour des investisseurs

Loin d'égaler le niveau de production de ses voisins algériens et libyens, la Tunisie veut attirer les investisseurs dans l'exploration d'hydrocarbures. Les efforts du pays dans ce sens semblent porter : au cours du deuxième trimestre de l'année 2019, la Tunisie a octroyé six licences d'exploration qui s'ajoute aux 21 permis en activités en 2018. La Tunisie a aussi connu une hausse significative des investissements dans l'exploration, qui sont passés de 72 millions de dollars en 2018 à 254 millions en 2019.

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