L'économie tunisienne n'a peut-être pas fini sa traversée du désert, mais elle reprend peu à peu. Selon les données rendues publiques cette semaine par l'Institut national tunisien de la statistique (INS), sur l'ensemble des neuf premiers mois de 2018, la Tunisie a pu réaliser une croissance de 2,6%. Si ce niveau est relativement modeste, c'est déjà 0,7 point de pourcentage de plus que la croissance que le pays avait enregistré sur la même période en 2017 et qui était de 1,9%.

Dans son dernier rapport général, l'institut indique que la balance commerciale alimentaire a connu une nette amélioration sur les dix premiers mois de l'année 2018 au niveau de la couverture des importations par les exportations. Ce taux de couverture, révèle le rapport de l'INS, s'est situé à 91,4% contre 65,8% durant la même période un an plus tôt.

Les exportations alimentaires en hausse

Cette bonne performance de la Tunisie est à expliquer par la progression des exportations alimentaires à un rythme soutenu, soit 63,7%, par rapport à celui des importations soit 17,7%. Cette situation a eu pour conséquence la chute du déficit commercial de 71%, indique l'INS.

En valeur, précise l'agence publique, les exportations alimentaires tunisiennes ont franchi le cap des 4 milliards de dinars, s'établissant à 4,015 milliards de dinars sous l'effet des exportations de l'huile d'olive qui ont connu un doublement. Dans le même sillage, le secteur des services a connu une hausse. Le bilan des dix premiers mois de l'année dans ce secteur laisse voir une hausse non moins considérable de 3,3% par rapport à la même période en 2017. L'INS explique cet état de chose par la croissance enregistrée dans les filières de la restauration et de l'hôtellerie. Celle-ci a connu une hausse de 8,9% alors qu'au même moment, le secteur du transport enregistrait une croissance de 4% grâce à la performance du transport aérien.

Le secteur des industries non manufacturières fait également partie des secteurs ayant permis de booster la croissance économique tunisienne. Ce secteur a enregistré une croissance de l'ordre de 3,7% après une amélioration au niveau de la production gazière et pétrolière à hauteur de 8,5%. Une croissance qui contraste cependant avec la légère chute enregistrée dans le secteur des industries manufacturières où le bilan indique une croissance en baisse de 0,3%, sous l'effet de la régression de la production dans le secteur des industries chimiques (-8,5%) et celui des dérivés de phosphate (-22%).