Maroc : le FMI reconduit la LPL pour 3 milliards de dollars

Par une ligne de précaution et de liquidité contractée auprès du FMI, le Maroc veut consolider sa résilience face aux chocs externes et se doter les moyens de mener à bien sa politique d’équilibriste budgétaire pour une croissance solide et inclusive. Le FMI qui a salué les efforts de Royaume a toutefois relevé quelques risques qui pèsent sur l’économie marocaine avant de préconiser une palette de mesures.
(Crédits : Reuters)

Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé en faveur du Maroc ce mardi 17 décembre un accord de deux ans pour une ligne de précaution et de liquidité (LPL) d'un montant de 2,97 milliards de dollars. Au cours de la première année, l'accès prévu au crédit par l'accord correspond à près de 1,73 milliards de dollars. Le montant est destiné à assurer le Royaume contre les risques extérieurs et à appuyer les dispositions prises par les autorités pour réduire les risques de déséquilibres budgétaires et à favoriser une croissance plus soutenue et inclusive.

« Malgré une forte hausse des prix mondiaux du pétrole, les autorités ont réduit leurs vulnérabilités budgétaires et externes et mis en œuvre des réformes importantes avec l'appui de trois accords consécutifs de LPL d'une durée de 24 mois », ont souligné les experts du FMI dans un communiqué.

La nouvelle LPL devrait fournir une assurance contre les chocs externes et soutenir les efforts des autorités pour renforcer davantage la résilience de l'économie.

«Le Maroc a considérablement progressé dans la réduction des vulnérabilités nationales au cours des dernières années. La croissance est restée robuste en 2018 et devrait s'accélérer progressivement à moyen terme, sous réserve de l'amélioration des conditions extérieures et de la mise en œuvre des réformes » a déclaré Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint du FMI.

En effet, l'institution de Bretton Woods a constaté que le Maroc a réduit sensiblement ses déséquilibres extérieurs, a progressé dans l'assainissement budgétaire et a renforcé ses cadres politiques et institutionnels. Des actions soutenues par la mise en œuvre de la récente loi organique des finances, le renforcement du contrôle du secteur financier, un régime de change plus flexible et un environnement des affaires amélioré.

face aux risques, un ensemble de réformes préconisées

Ces perspectives demeurent sujettes à des risques extérieurs réels. Il s'agit de risques géopolitiques accrus, d'une croissance lente des principaux partenaires commerciaux du Maroc et de la volatilité des marchés financiers mondiaux. Dans ce contexte, le futur accord de garantie conclu avec le Fonds offrira une précieuse assurance contre les risques externes et soutiendra les politiques des autorités visant à réduire davantage les vulnérabilités budgétaires et externes. S'appuyant sur les progrès réalisés dans le cadre des accords précédents, un nouvel assainissement budgétaire devrait contribuer à réduire le ratio dette publique / PIB à moyen terme tout en sécurisant les investissements prioritaires et les dépenses sociales, selon le FMI.

Ces efforts devraient être fondés sur des réformes de la fiscalité et de la fonction publique, une saine décentralisation fiscale, un contrôle renforcé des entreprises publiques et un meilleur ciblage des dépenses sociales. Il a également été recommandé une plus grande flexibilité des taux de change pour renforcer la capacité de l'économie à absorber les chocs et à préserver sa compétitivité. L'adoption du nouveau statut de la Banque centrale et la poursuite de la mise en œuvre des prescriptions du programme d'évaluation du secteur financier de 2015 devront participer au renforcement du cadre politique du secteur financier.

Aussi, « des réformes de l'éducation, de la gouvernance, du marché du travail et une amélioration continue de l'environnement des entreprises seront essentielles pour accroître le potentiel de croissance et réduire le taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes, et pour accroître la participation des femmes au marché du travail », préconise le FMI.

La LPL a été introduite en 2011 afin de répondre de manière plus flexible aux besoins de liquidités des pays dotés de bases économiques solides et de fiables antécédents de mise en œuvre des politiques, tout en ayant certaines vulnérabilités.

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