Financement libyen : Takieddine déballe tout

L’affaire des fonds de Kadhafi continue à hanter le duo Sarkozy-Guéant. L’homme d’affaires franco-libanais, Ziad Takieddine vient d’avouer avoir jouer l’intermédiaire entre Abdellah Senoussi (ex-chef des services secret libyens) en 2006 et 2007 et le ministre de l’Intérieur français de l’époque (Nicolas Sarkozy). Durant cette période, Takieddine aurait fait transité entre les deux pays, 5 millions d’euros qui aurait servi à financer la campagne électorale de Sarkozy.
Amine Ater

Nouveau rebondissement dans l'affaire des valises libyennes, l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine vient d'avouer dans un entretien au site d'information français Mediapart avoir remis lui-même 5 millions d'euros entre 2006 et 2007. « Je sais très bien que j'ai transporté lors de mes 3 voyages un total de 5 millions d'euros pour des échanges de services », avoue l'homme d'affaires.  Une période où Sarkozy était ministre de l'Intérieur et Claude Guéant, directeur de cabinet à la Place Beauvau. « Les relations entre les services libyens et français étaient courantes et importantes à l'époque. Il y avait beaucoup d'échanges d'informations et de travail entre les deux pays», soutient Ziad Takieddine.

Takieddine Sarkozy Guéant kadhafi

L'homme d'affaires ne s'arrête pas là et déclare avoir été missionné par le chef des services secrets de l'ex-Jammahiria, Abdellah Senoussi pour convoyer les fonds entre Tripoli et Paris. Ce dernier aurait assuré au « coursier » un passage sans encombre au niveau de la douane française. « La 1ère valise, qui contenait à vue d'œil 1,5 million d'euros a été livrée directement au bureau de Claude Guéant, Place Beauvau», précise Takieddine. Une première livraison qui sera suivi d'un autre aller-retour Paris-Tripoli, où l'intermédiaire aurait cette fois-ci transporté 2 millions d'euros en suivant le même mode opératoire, à savoir prendre depuis Tripoli un vol régulier de la compagnie aérienne libyenne (Afriqiyah) vers Paris, d'où Takieddine se rendait directement au siège du ministère de l'Intérieur. Une fois à la Place Beauveau, l'intermédiaire était immédiatement reçu par Claude Guéant pour une entrevue de quelques minutes où ils échangeaient des banalités. « Guéant n'a jamais réceptionné de mes mains les valises, je me contentais de les poser dans son bureau à mon arrivée. Je ne sais pas ce qu'il en faisait après la livraison», explique Takieddine.

De Tripoli à la Place Beauvau

Après la 2e livraison, Takieddine déclare avoir été approché par Nicolas Sarkozy, qui selon ces dires lui aurait adressé une invitation à venir le voir directement. Ce qui fut le cas en janvier 2007, lors de la dernière livraison de 1,5 million d'euros qui aurait eu lieu dans les appartements de Sarkozy à la Place Beauvau, suivant le même modus operandi que les rendez-vous avec Claude Guéant. Des propos qui viennent corroborer les déclarations faites par Abdellah Senoussi, lors de son audition par la Cour pénale internationale, en septembre 2012.

« La somme de 5 millions d'euros a été versée pour la campagne du Président français Nicolas Sarkozy en 2006-2007. J'ai personnellement supervisé le transfert de cette somme via un intermédiaire français, en la personne du directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur. Sarkozy était alors ministre de l'Intérieur. Il y avait aussi un second intermédiaire, le nommé Takieddine, un français d'origine libanaise installé en France ».

Face à ses nouvelles révélations, l'ex-bras droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant a démenti les allégations de Takieddine, là où Nicolas Sarkozy et son entourage se sont murés dans le silence. Une affaire qui rappelle, les fameux « diamants de Bokassa » qui avaient mis fin aux chances de reconduction de l'ex-président Valéry Giscard d'Estaing. L'autre point commun entre ces deux dossiers reste la participation des deux présidents dans le changement de régime en Centrafrique et en Libye.  Cette affaire de financement de la campagne présidentielle de Sarkozy par des fonds remis par le régime libyen de Mouammar Kadhafi est en cours depuis 2013. Takieddine est pour sa part, également mis en examen sur le dossier du financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, plus connue comme l'affaire Karachi.

Takieddine justifie cette sortie de la sorte :

« Pourquoi et comment se fait-il, qu'un type comme celui-là, puisse prétendre encore une fois à la présidence de la République. Je qualifie ce système, dont Sarkozy était à la tête de mafieux, même la mafia était un peu plus respectueuse que ça ».
Amine Ater

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Commentaires 2
à écrit le 17/11/2016 à 8:45
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Moi je me demande pourquoi Sarkozy est encore en liberté.si c'est un président Africain vous auriez mis toute les moyens pour lui coffré a la CPI.merci pour tous

à écrit le 16/11/2016 à 16:12
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