Egypte : encore un journaliste arrêté !

Al-Jazeera a annoncé l'arrestation de son journaliste Mahmoud Hussein en Egypte et sa mise en garde à vue pour 15 jours. Classée par Reporters Sans Frontières, 159 ème sur 178 pays pour la liberté de presse, l'Egypte a multiplié les arrestations de journaliste depuis la prise de pouvoir d'Al-Sissi.

Les relations entre le Qatar et l'Egypte déjà très mal en point risquent de se détériorer encore plus. Les autorités égyptiennes viennent, en effet, d'arrêter le journaliste de la chaîne qatari Al-Jazeera, Mahmoud Hussein. La justice égyptienne accuse le journaliste d'avoir cherché à « renverser le pouvoir à travers la production de films mensongers sur la situation économique et sociale en Egypte ».

A en croire les sources du parquet, les enquêteurs cherchent à ressortir le rôle de Mahmoud Hussein dans la production du documentaire ''al 'asaker''(les soldats), diffusé par la chaîne Al-Jazeera en novembre dernier. Le film qui a affirmé que les conscrits subissent de mauvais traitements avait suscité la colère des dirigeants égyptiens.

En effet, avec le service militaire obligatoire en Egypte, la majorité des Egyptiens ne peuvent pas s'empêcher de se voir en ces conscrits. Pourtant bien acceptée par tous jusqu'alors comme un élément de mixité et d'égalité sociale, la conscription risquait bien avec ce film d'être mise en doute par les défenseurs des droits humains.

Automatiquement placé en garde-à-vue pour 15 jours, le journaliste risque fortement de passer en procès devant la cour d'assises et de faire au minimum deux ans, le temps que durera son procès.

30 journalistes dans les geôles égyptiennes

De 2011 à 2016, l'Egypte a perdu près de 30 places au classement Reporters Sans Frontières (RSF), se hissant aujourd'hui à la 159 ème place contre 127 sous Hosni Moubarak. Le pays est devenu l'une des plus grandes prisons pour les journalistes. Selon les chiffres de RSF, ils sont près d'une trentaine de journalistes dans les geôles du pouvoir. Certains d'entres eux n'ont même jamais rencontré le juge. C'est le cas du photojournaliste Mahmoud Abou Zeid aka Shawkan.

L'homme de média a été interpellé et conduit en prison alors qu'il couvrait la dispersion des pro-Morsi ancien président déchu, sur la place Rabaa Al-Adawiya. Il n'avait jamais rencontré un seul juge et a dû attendre encore longtemps. Depuis la prise en main du pouvoir par l'armée égyptienne, avec Mohamed Al-Sissi à la tête, il est devenu de plus en plus difficile de faire entendre des voix contraires dans les médias égyptiens sans risquer d'être inquiété.

« Il y a des atteintes flagrantes des forces de sécurité envers les journalistes, des arrestations au hasard parmi toutes les catégories de journalistes », explique Shaima Abul Khair du Comité pour la protection des journalistes. Selon son organisation, l'Égypte est troisième dans le classement des pays les plus meurtriers pour les journalistes.

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