Affaire Sonatrach : la justice italienne confirme l’implication de Saipem

La compagnie pétrolière italienne Saipem a été au courant des pots-de-vin versés pour décrocher des contrats pétroliers en Algérie, estiment les juges d’un tribunal italien. Le verdict confirme les sentences précédentes, condamnant la société et certains de ses dirigeants, alors qu’en Algérie le temps est à l’apaisement dans cette affaire Saipem-Sonatrach.
(Crédits : Reuters)

La société Saipem est responsable dans l'affaire de corruption pour l'obtention de contrats pétroliers d'une valeur de 9 milliards de dollars en Algérie, selon la justice italienne dans une décision rendu ce 17 décembre. La société italienne a omis d'effectuer les contrôles requis sur le travail des intermédiaires, et cela dans le cadre de la procédure d'attribution des contrats de gaz en Algérie, avait déjà constaté les juges Italiens. La compagnie pétrolière dont les dirigeants ont été condamnés pour corruption continue de nier toute implication. En septembre 2018, l'ancien PDG de Saipem, Pietro Tali et la société ont été reconnus coupables d'avoir versé environ 198 millions d'euros à des intermédiaires pour passer des contrats avec la société d'énergie publique algérienne Sonatrach, sur la période 2007 à 2010.

La stratégie de l'apaisement

Saipem désormais sous la direction du PDG Stefano Cao estime que l'Algérie reste un marché clé pour le groupe et se démène pour rétablir des relations saines avec ce pays nord-africain. En février, les deux parties ont signé un accord mettant fin aux litiges juridiques concernant quatre projets gaziers. Au terme de l'accord, le pétrolier italien s'est engagé à verser près de 200 millions de dollars à l'algérien Sonatrach, pour solder le litige qui oppose les deux sociétés depuis 2014.

Lire aussi : Algérie : les casseroles s'accumulent à la Sonatrach

En vertu de la loi italienne, les entreprises sont responsables des actes de leurs dirigeants et peuvent être condamnées à une amende si elles sont déclarées coupables. En septembre dernier, la justice italienne avait déjà confirmé le versement des pots-de-vin, dans cette affaire qui a fait les choux gras de la presse algérienne. Au terme de l'audience de septembre, l'ancien PDG de Saipem, Pietro Tali, a écopé de quatre ans et neuf mois de prison et la société italienne condamnée, en première instance à une amende  et à la confiscation des biens d'une valeur de 197 millions d'euros, considérés comme la valeur des pots-de-vin versés.

Saipem est une compagnie italienne spécialisée dans la recherche et les forages pétroliers. Créée en 1956, la société est spécialisée dans l'industrie pétrolière, onshore et offshore, et dans des projets à haute difficulté technique : activités dans le désert, en eaux profondes ainsi que dans l'exploitation de ressources - gaz ou pétrole brut difficiles d'accès.

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