Abdelaziz Bouteflika n'a pas perdu de temps. Aussitôt après la visite d'une délégation espagnole de haut niveau, conduite par le premier ministre Mariano Rajoy, le président algérien a annoncé de nouvelles nominations dans son gouvernement.

« Conformément aux dispositions de l'article 93 de la Constitution, et après consultation du Premier ministre, son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a décidé ce jour d'un remaniement au sein du gouvernement », introduit le communiqué de la présidence qui annonce les changements dans le gouvernement.

Selon ce document, El-Hadi Ould Ali jusqu'alors ministre de la jeunesse et des sports perd son portefeuille au profit de l'énarque Mohamed Hattab, qui occupait le poste de wali de Bejaïa depuis décembre 2016 ; au très stratégique ministère du commerce, l'agro-économiste Said Djellab, anciennement directeur général du commerce extérieur et également représentant de l'Algérie aux négociations sur la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), vient remplacer Mohamed  Benmeradi.

Toujours au titre de nomination, Abdelkader Benmessaoud fait son entrée au gouvernement en tant que ministre du tourisme et de l'artisanat. Le diplomate qui était encore wali de Tissemsilt, remplace au poste, Hassen Marmouri. Le remaniement partiel a emporté aussi Tahar Khaoua qui était ministre des relations avec le parlement. Il est remplacé par l'économiste et banquier Mahdjoub Bedda qui a été ministre de l'industrie et des mines de mai à août 2017. Le nouveau ministre, 44 ans, a aussi occupé les fonctions de président de la Commission des finances et du budget à l'Assemblée populaire nationale (APN).

Réorganisation stratégique ?

Ce remaniement de la part de Abdelaziz Bouteflika semble être une réorganisation interne pour affronter les grands défis qui s'imposent au pays, notamment sur le plan économique où l'Algérie subit de plein fouet la crise des prix du pétrole et sur le plan de l'emploi des jeunes où le chômage surtout des jeunes diplômés ne cesse d'augmenter. Quant aux ministres qui ont perdu leurs portefeuilles, aucune raison n'a été donnée pour expliquer leurs évictions. Le communiqué de la présidence a laissé entendre qu'ils ont été « appelés à d'autres fonctions ».