Gisements d'hydrocarbure frontaliers : l'Algérie et la Libye accordent leurs violons

L'Algérienne Sonatrach et la libyenne National Oil company ont signé un accord-cadre visant à renforcer leur coopération dans la gestion des gisements frontaliers d'hydrocarbures. L'accord devrait permettre d'établir un plan d'exploitation optimum pour les gisements, éviter les malentendus et écarter tout casus belli.
(Crédits : Bpifrance)

L'exploitation des gisements d'hydrocarbure à la frontière entre l'Algérie et la Libye ne sera bientôt plus un problème. Les compagnies pétrolières et gazières algérienne, la Sonatrach et libyenne le National Oil Company (NOC) ont signé ce lundi un accord-cadre portant sur la gestion conjointe de ces gisements.

D'après un communiqué de la partie algérienne, l'accord concerne les gisements gaziers d'Alrar et de Wafa, lesquels ont été déjà au centre d'une étude conjointe réalisée en septembre 2006 par un cabinet de consulting étranger DeGolyer and MacNaughton (D&M), visant à confirmer la communication entre ces deux gisements. « Cette étude avait pour objectif de confirmer la communication entre ces deux gisements et leur conséquence, en se basant sur les données transmises par Sonatrach et Noc », précise le communiqué de la Sonatrach.

Selon la même source, à travers ce tout nouvel accord, les deux compagnies, algérienne et libyenne, ont pris la décision d'actualiser l'étude de D&M en se basant sur les données techniques acquises depuis janvier 2008 à ce jour. Il s'agira pour la Sonatrach et la Noc, à partir de cette mise à jour, de mettre sur pied un plan d'exploitation optimum pour les deux gisements Alrar et Wafa.

La compagnie algérienne fait aujourd'hui partie des rares compagnies pétrolières étrangères qui continuent leur travail en Libye malgré la situation de crise politique et sécuritaire du pays.

Fin de tout casus belli

Cet accord-cadre entre les deux compagnies est synonyme de l'amoindrissement significatif du risque de casus belli entre l'Algérie et la Libye qui a fait surface au début des années 2000. En 2004, des ingénieurs algériens de la Sonatrach avaient dénoncé un ''détournement'' du pétrole algérien par les Libyens avec l'appui du groupe italien ENI.

La presse algérienne rapporte que le fait est que le champ d'Alrar (Algérie) communique avec celui de Wafa (Libye), ayant pour conséquence une aspiration d'une grande partie du pétrole et de gaz sur le potentiel algérien, à travers un plateau de production très important de l'ENI. Grâce aux ''zones de dépression'', la compagnie italienne a pu exploiter et continue d'exploiter, une grande quantité du pétrole de Wafa tout en provoquant une sorte de migration du gaz et du pétrole du champ de Alrar.

Des positions plus ou moins confirmées par l'étude de D&M qui a établi l'existence de communication entre les deux gisements pétrolifères. Même si la Sonatrach n'avait engagé aucune procédure pour protester contre cet état de fait, les deux parties n'ont pas arrêté de discuter ces 14 dernières années afin de trouver une issue. La signature de cet accord-cadre se trouve bien être celle-là qui met d'accord toutes les parties.

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