Togo : crise politique, impact économique... le ministre de l'économie inquiet

S'adressant aux parlementaires du pays le week-end dernier, le ministre togolais de l'économie et des finances, Sani Yaya, s'est plaint d'un impact persistant de la crise politique sur l'économie nationale. D'après un sondage de la Chambre du commerce, les chiffres d'affaire de 70% des entreprises ont chuté de 25 à 50% à cause de la crise.
Les autorités togolaises ont essayé de quantifier les conséquences de la crise sur l'économie.
Les autorités togolaises ont essayé de quantifier les conséquences de la crise sur l'économie. (Crédits : ToGo)

La crise sociopolitique qui secoue le Togo depuis le 19 août 2017 n'est pas sans impact sur l'économie du pays, loin de là. Après le Fonds monétaire international (FMI) qui avait dénoncé cet état de chose, c'est au tour du ministre togolais de l'économie et des finances, Sani Yaya de dénoncer une « incidence persistante» de la crise politique sur le développement économique.

Alors qu'il s'adressait aux députés à l'Assemblée nationale à l'occasion du vote de la loi de finances rectificative gestion 2018, le ministre a laissé entendre que la baisse des recettes est due à « la situation sociopolitique nationale marquée par des manifestations parfois avec les actes de vandalisme qui les accompagnent et qui ont eu un impact très négatif sur l'activité économique et subséquemment sur la mobilisation des ressources internes ». Selon lui, la mobilisation des recettes financière du pays a beaucoup souffert de la situation de tension laquelle «porte un coup dur à l'image de notre pays auprès des investisseurs étrangers et donc à notre économie ».

Après avoir déploré cette situation, le membre du gouvernement a tenu à envoyer un message aux protagonistes de la crise, notamment au pouvoir et à la coalition de l'opposition

« C'est pourquoi je voudrais qu'il me soit permis de saisir l'opportunité que m'offre cette tribune pour lancer encore un appel, au nom du Gouvernement, pour un sursaut national afin d'éviter tout acte de vandalisme préjudiciables à notre économie qui est un patrimoine national et devra nous concerner tous, de quelques bords que nous soyons», a déclaré le ministre Sani Yaya.

Public et privé, tous deux impactés

Les autorités togolaises ont essayé de quantifier les conséquences de la crise sur l'économie. Déjà comme l'a illustré le ministre togolais de l'économie et des finances, la crise politique explique la nécessité de faire voter la loi de finances rectificative gestion 2018. Celle-ci s'équilibre, au total, en recettes et en dépenses à 1.307,6 milliards de francs CFA contre 1.318,5 milliards de francs CFA prévus dans la loi de finances initiale, soit une baisse de 0,8%. Quant aux recettes budgétaires, elles ressortent à 832 milliards de francs CFA contre 853 milliards de francs CFA prévus dans la loi de finances initiale alors que les dépenses connaissent une baisse de 5 milliards francs CFA pour se situer à 920,5 milliards francs CFA.

En ce qui concerne le milieu du business, les effets de la crise ne sont pas moins ressentis. Un sondage réalisé fin 2017 sur 912 entreprises, montre que 70% d'entre elles ont subi une baisse se situant entre 25 et 50%, de leur chiffre d'affaire au second semestre 2017. Pour 80% des patrons de ces entreprises, cette chute est à imputer à la crise. « Nous voulons vraiment dire à tous les dirigeants, à savoir politiques et gouvernement, de s'assoir pour pouvoir trouver une solution définitive à ces crises socio-politiques qui n'ont fait que trop durer et qui mènent vers le bas l'économie togolaise. Je suis très inquiet », avait appelé sur RFI le président de la Chambre du commerce et de l'industrie du Togo, Germain Méba. « L'argent n'a pas besoin de bruit. Lorsque l'on fait du bruit quelque part, l'argent s'enfuit. Nous voulons un climat serein. Le gouvernement, même les dirigeants des partis politiques, auront besoin de ce secteur privé quand ils vont prendre le pouvoir demain », a ajouté le responsable togolais.

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