Togo : appels au dialogue et tentatives de médiation sous-régionale

Alors que les appels au dialogue sont de plus en plus nombreux, la question d'une médiation discrète conduite par des chefs d'Etat ouest-africains est sans cesse évoquée. Outre les allers et retours de Patrice Talon à Lomé, Alassane Ouattara en complicité avec son homologue ghanéen, vient d'envoyer un émissaire de haut rang à Faure Gnassingbé.

Alors que les dernières manifestations de l'opposition au Togo ont été sanglantes, la situation du pays ne cesse d'inquiéter les Etats voisins qui ont déjà commencé à accueillir des réfugiés sur leur territoire. Ceux-ci n'ont pas tardé à évoquer de manière de plus en plus insistante, la piste d'une médiation alors que plusieurs sources ont appelé au dialogue.

Une médiation personnelle de Patrice Talon

Si on a tardé à en parler, c'est bien parce qu'elle est très discrète. Voisin du Togo, le président béninois Patrice Talon est très préoccupé par l'escalade de la violence au Togo et a entamé à sa façon, une médiation qui ne dit pas son nom. D'après une source à la présidence togolaise, avec son homologue togolais, il n'a jamais arrêté d'échanger au téléphone depuis la mi-septembre quand la situation est devenue très tendue à Mango dans le grand nord du Togo. Il y a 10 jours, le 11 octobre 2017, le chef de l'Etat béninois est arrivé à Lomé et a fait une escale de quelques longues heures. D'après les indiscrétions, les deux dirigeants se sont entretenus en tête-à-tête autour de diverses initiatives pour trouver une issue à la crise.

Une semaine plus tard, le mercredi 18 octobre 2017, le numéro 1 béninois est arrivé une seconde fois dans la capitale togolaise pour une courte visite dite ''amicale et chaleureuse''. Si rien n'a filtré des échanges discrets entre Patrice Talon et Faure Gnassingbé, on comprend que le président béninois ne veut pas non plus frustrer son homologue, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et a choisi d'obtenir des concessions avant de rendre ses démarches officielles. A en croire aussi certaines sources à Lomé, le leader béninois aurait aussi reçu des représentants de l'opposition togolaise à Cotonou avant son vol sur Lomé le mercredi.

La piste ivoiro-ghanéenne en priorité

Certes la médiation béninoise est considérée, mais la piste ivoiro-ghanéenne est aujourd'hui celle qui risque de marquer. Suite à ses échanges avec son homologue ghanéen Nana Akufo-Addo le 6 octobre dernier au moment où la violence montait au Togo, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, a choisi de jouer la médiation à Lomé. Tout comme le Bénin et surtout le Ghana, la Côte d'Ivoire s'inquiète de la dégradation du climat de sérénité dans la sous-région avec une crise meurtrière au Togo et ses milliers de déplacés. Ce vendredi 20 octobre 2017, lendemain des violences orchestrées par les milices dans le pays, le chef de l'Etat ivoirien a envoyé son très fidèle ministre de la défense, Hamed Bakayoko à Lomé, pour discuter avec Faure Gnassingbé afin d'entrouvrir une porte de sortie de crise.

Selon des sources proches du dossier, Alassane Ouattara, à l'instar du président béninois, propose deux choses à son homologue togolais pour apaiser la tension. Il lui suggère de libérer l'imam Djobo Alassani Mollar arrêté le lundi 16 octobre et qui a attisé les violences, de mettre fin à la ''répression aveugle'' et ordonner un strict maintien de l'ordre dans le pays. A l'opposition, le message de Alassane Ouattara est aussi simple. Elle devra accepter de mettre un terme à ses marches et laisser Faure Gnassingbé terminer son mandat, en d'autres termes, le laisser rester à la tête du pays jusqu'en avril 2020.

Outre les médiations déjà en cours, il faut aussi souligner la tentative du président Alpha Condé avortée à la dernière minute en raison de la montée de la violence. Pour le moment, l'opposition ne baisse pas le ton et maintient encore des manifestations les 30 et 31 octobre 2017 prochains. Tikpi Atchadam, le président du Parti national panafricain (PNP) avait averti ses pairs quant au dialogue qu'il a rejeté disant que le Togo en avait déjà trop connu et par rapport au fait de laisser Faure Gnassingbé finir son mandat. « S'il (Faure Gnassingbé, ndlr) reste jusque-là, il trouvera un moyen pour toujours rester », a dit, Tikpi Atchadam au micro de RFI.

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Commentaires 3
à écrit le 23/10/2017 à 12:47
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Que faure écoute le peuple après le pouvoir il y a une vie je dit bien après le pouvoir il y a une vie mr faure

à écrit le 23/10/2017 à 4:35
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Une famille qui dirige un pays pendant 50ans, il ne son pas fatigué ?! Et ceci se passe au 21eme siècle. Faure gomme toi à la tête du pays pour libérer les âmes...

à écrit le 22/10/2017 à 16:21
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Un peuple qui réclame que le bien être. SOS libéré le peuple togolais

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