Huile de palme : gros consommateur, le Nigeria cherche à réduire sa facture d'importation

Réunis à Abuja, les acteurs de la filière huile de palme nigériane se sont penchés sur la stratégie à adopter pour alléger la facture des importations de cette denrée. Le pays, qui dispose d’importantes réserves de terres arables, a vu sa part mondiale de production s’étioler au fil des années. Un manque à gagner que le Nigéria, engagé dans un vaste programme de diversification, veut corriger à travers la culture à grande échelle du palmier à huile.
Le Nigeria, gros consommateur d’huile de palme à l’image de nombreux pays africains, occupe aujourd’hui la cinquième place mondiale en terme de production.
Le Nigeria, gros consommateur d’huile de palme à l’image de nombreux pays africains, occupe aujourd’hui la cinquième place mondiale en terme de production. (Crédits : DR.)

Le Nigeria mobilise les acteurs de la filière huile de palme pour réduire la facture annuelle des importations évaluée à 500 millions de dollars. Ces derniers, se sont concertés lors d'une rencontre à Abuja, ce lundi 18 mars, sur l'amélioration de la chaîne de valeur du secteur. Une rencontre qui a rassemblé entre autres le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (CBN), Godwin Emefiele, les gouverneurs des Etats d'Abia, d'Akwa Ibom, d'Edo, ainsi que les responsables de Dangote Farms et plusieurs autres représentants de l'industrie agroalimentaire du pays.

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Redynamiser un secteur en berne

Godwin Emefiele a rappelé qu'à la fin des années 50 et 60, le Nigeria était non seulement le premier producteur mondial d'huile de palme mais aussi le premier exportateur d'huile de palme, représentant près de 40% du marché mondial.

Actuellement, dans l'échiquier mondial, le Nigeria, gros consommateur de ce produit à l'image de nombreux pays africains occupe la cinquième place en termes de production loin des leaders que sont la Malaisie et l'Indonésie. La réduction de la facture d'importation de cette denrée alimentaire entre dans le cadre d'un vaste programme visant à abaisser la dépendance du pays aux exportations pétrolières, à diversifier la base productive de l'économie, à créer des emplois et à préserver la valeur du naira, la monnaie nigériane.

« Le Nigéria consacre toujours près de 500 millions de dollars à l'importation de palmiers à huile chaque année et nous sommes déterminés à changer ce constat », a indiqué le directeur de la CBN, à l'agence de presse nigériane (NAN).

« Nous avons l'intention de soutenir l'amélioration de la production d'huile de palme pour répondre non seulement aux besoins nationaux du marché, mais également augmenter nos exportations afin d'améliorer nos revenus de change », a-t-il ajouté.

Le Nigeria dispose d'importantes réserves de terres arables, notamment dans le Sud et le Sud-Est du pays pouvant servir à la culture du palmier à huile. Les gouverneurs de ces régions ont consenti chacun à libérer au moins 100 000 hectares au profit de cette culture à grande échelle.

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La culture de ces superficies pourrait permettre au pays ouest-africain d'atteindre l'autosuffisance en huile de palme entre 2022 et 2024 et de se positionner à la troisième place mondiale devant la Thaïlande et la Colombie. Les initiatives seront appuyés par le programme accélérateur Anchor Borrowers program (ABP) et celui sur le crédit à l'agriculture et la fourniture de semence de qualité notamment aux petits exploitants.

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