Nigeria : plombée par le secteur pétrolier, la croissance ralentit au deuxième trimestre

Suite à une période d’embellie, marquant le retour de la croissance au Nigeria, le pays a connu un ralentissement économique au cours de ces trois derniers mois. Une morosité liée à la baisse de la production pétrolière génératrice de plus de 90% des exportations du pays.
Des ouvriers sur le pont d’une installation pétrolière de Bonga, près de Lagos, le 30 octobre 2007.
Des ouvriers sur le pont d’une installation pétrolière de Bonga, près de Lagos, le 30 octobre 2007. (Crédits : Reuters)

.Sur la période entre avril et juin 2018 - l'économie nigériane a perdu son élan entamé au premier trimestre, plombée par des contre-performances dans le secteur pétrolier. Le taux de croissance a effectivement baissé à 1,5% au cours de ce deuxième trimestre -contre 1,95% au premier trimestre- à cause d'une chute dans la production pétrolière. « Le secteur pétrolier s'est retracté de 3,95% au deuxième trimestre », selon le Bureau national des statistiques du Nigeria. La production a chuté à 1,84 million de barils par jour, contre 2 millions de barils par jour au premier trimestre. Seul point positif : « Pour la première fois, depuis la sortie de la récession, la croissance a été tirée par le secteur non pétrolier, qui a progressé de 2,05% », a précisé le Bureau. C'était la plus forte croissance du PIB hors pétrole depuis le dernier trimestre de 2015. Les secteurs des transports, de la construction et de l'électricité ont tiré cette croissance, tandis que la part de l'agriculture est tombée à 1,3% contre 3%. Des efforts de diversification qui ne doivent pas occulter des faiblesses persistantes d'une économie toujours dépendante des hydrocarbures.

Lire aussi : Nigeria : la croissance patine au premier trimestre 2018

L'économie nigériane est largement tributaire de ses ressources pétrolières. Le Nigéria est le premier producteur africain de pétrole qui génère plus de 90% de ses exportations, près de 80% de ses recettes fiscales et plus d'un tiers du PIB national. Le pays le plus peuplé d'Afrique avec ses 190 millions d'habitants, a des réserves prouvées estimées à 37 milliards de barils de pétrole, ainsi que 5.500 milliards de mètres cubes de gaz. Il a entamé sa production pétrolière depuis les années 50, mais après 60 ans d'exploitation, le bilan est peu reluisant.

Une économie vulnérable aux chocs externes

Les exportations de pétroles -peu génératrices d'emplois- ont conduit à l'appréciation du naira (la monnaie locale), à la pollution de vastes zones dont le Delta du Niger et freiné le développement du secteur industriel ainsi que celui de l'agriculture. Ainsi, l'économie nigériane demeure vulnérable face aux chocs externes. Le pays a subi de plein fouet la baisse des prix du pétrole lors de la crise de 2014, provoquant une grave crise économique et la première récession depuis 25 ans. Ce n'est qu'en 2016 que le pays de Muhammadu Buhari a renoué avec la croissance suite à la décision des autorités d'Abuja d'élaborer un plan de redressement économique, dont la mise en œuvre de la première phase a commencé à porter ses fruits.

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Commentaire 1
à écrit le 28/08/2018 à 20:01
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Le Nigeria est la caricature de la malédiction de la pétro-rente... Vivre 60 ans au dessus de ces moyens se croire à l'abri alors qu'aucun effort est fait des infrastructures datant de la coloniale, de femmes illettrées alors qu'elles sont le vecteu...

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