Nigeria / pétrole  : la méga raffinerie de Dangote sera-t-elle livrée en 2019  ?

Par La Tribune Afrique  |   |  346  mots
Aliko Dangote, qui a évalué le coût du projet entre 12 et 14 milliards de dollars, a déclaré en juillet avoir déjà collecté plus de 4,5 milliards de dollars. (Crédits : Reuters)
Il y a un mois, l'homme d'affaires nigérian Aliko Dangote a réaffirmé sa volonté de terminer la construction de sa raffinerie à 14 milliards de dollars en 2019, pour débuter la production en 2020. Un tel calendrier serait difficilement tenable, selon des experts qui annoncent déjà des retards.

La gigantesque raffinerie de pétrole nigériane de l'homme d'affaires Aliko Dangote dont l'entrée en service est prévue pour 2020, sera probablement retardée jusqu'en 2022. L'information rapportée par Reuters émane de sources anonymes « proches du dossier ». L'entrée en production de la méga infrastructure dont la capacité est estimée à près de 650 000 barils par jour devrait stimuler la croissance nigériane, et faire passer le pays ouest-africain du statut d'importateur de produits raffinés à celui d'exportateur, notamment dans la sous-région.

Un projet de référence en Afrique

L'aboutissement de ce projet peut être un premier pas, un exemple pour le développement des raffineries africaines, et enfin d'endiguer la dépendance des pays africains aux exportations de brut et à l'importation de produits raffinés. Selon l'homme d'affaires Aliko Dangote, qui s'est confié à Reuters le mois dernier, la construction de la raffinerie devrait être terminée en 2019 et la production débutée en 2020. Dangote, qui a évalué le coût du projet entre 12 et 14 milliards de dollars, a déclaré en juillet avoir collecté plus de 4,5 milliards de dollars.

« Quatre-vingt-quinze pour cent des travaux d'ingénierie ont été achevés, 90% des achats ont été réalisés », a indiqué le directeur exécutif du groupe Dangote, Devakumar Edwin.

Ce dernier a également précisé que les travaux de génie civil ont été entamés au cours du mois de juillet de l'année dernière et que le groupe table sur une période de 2 ans et demi pour les achever mécaniquement.

Cependant, selon « des sources qui ont été sur le site à plusieurs reprises », l'ouvrage ne devrait pas produire de l'essence ou de diesel avant le début de l'année 2022 et de nombreuses unités de la raffinerie ainsi que celles de l'usine pétrochimique qui les accompagne ne seraient pas complètes. Un pronostic de mauvais augure pour le Nigeria où les pénuries de carburant sont fréquentes alors que le pays de 180 millions d'habitants est le plus grand producteur de pétrole d'Afrique.