Nigeria : le FMI alerte sur la fragilité de l'économie

A l'issue d'une mission dans le pays entre le 6 et le 20 décembre 2017, une délégation du Fonds monétaire international (FMI) a attiré l'attention sur la fragilité de la situation économique du Nigeria malgré sa sortie de la récession. D'après le FMI le pays doit intensifier les réformes structurelles et macroéconomiques.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele, lors d'une rencontre à la Banque centrale du Nigeria à Abuja, le 6 janvier 2016.

La situation économique du Nigeria demeure fragile et inquiète le Fonds monétaire international (FMI). Une mission de l'institution de Bretton Wood à Abuja entre le 6 et le 20 décembre 2017 a tiré la sonnette d'alarme en indiquant que malgré le fait que le pays est sorti de la récession, sa situation économique reste quelque peu vulnérable. Dans un communiqué de fin de mission rendu public en début de week-end, l'équipe du FMI a précisé que cette faiblesse économique persistante de la première puissance démographique de l'Afrique est l'un des facteurs alimentant les inégalités et les risques de crise sociale dans le pays. Pour remédier à cette situation fort déplaisante et éviter le pire, l'institution internationale recommande pour les autorités nigérianes une intensification des réformes structurelles et macroéconomiques importantes notamment en termes de libéralisation du marché monétaire.

Sur ces plans, le FMI a néanmoins souligné quelques points positifs, principalement les efforts de l'administration Muhammadu Buhari pour relancer la croissance économique du pays, décourager la corruption, diversifier les sources des recettes économiques et renforcer les capacités de l'administration fiscale pour une collecte efficace.

Une croissance de 2,1% en 2018

A en croire les experts de l'institution de Bretton Woods, les divers efforts de réforme du gouvernement nigérian, à la faveur du contexte économique et institutionnel actuel, permettront à l'économie de poursuivre sur sa lancée et atteindre en 2018 une croissance de 2,1%. C'était la nouvelle qui pouvait rassurer du côté d'Abuja en cette fin d'année. Une annonce qui ferait plaisir à Godwin Emefiele, gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (CBN), qui avait déclaré depuis avril 2017 que la situation dramatique que traversait l'économie du pays sera derrière eux à la fin du second trimestre, ou tout au plus, celle du troisième trimestre 2017. « Nous sommes très optimistes et d'ici la fin du second trimestre, ou au plus tard au troisième trimestre de cette année, nous devrions être sortis de la récession dans laquelle nous sommes actuellement », avait-t-il souligné devant les sénateurs du pays s'appuyant sur des signes qui selon lui ne trompent pas.

Au rang de ces signes, Godwin Emefiele avait parlé, du taux d'inflation qui avait considérablement baissé, se basant sur les chiffres du Bureau national de statistiques (NBS), du naira (monnaie nigériane) qui s'était apprécié de nouveau sur le marché et d'une remontée des réserves de changes qui avaient connu un véritable choc en raison de la crise. « Les réserves de la CBN s'élèvent à plus de 31 milliards de dollars », ce qui constitue « une marge suffisante pour soutenir la monnaie locale », avait-il déclaré.

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