L'opérateur télécom Sud-Africain MTN, vient de verser 80 milliards de naïras, soit près de 263.000 dollars, à l'instance de régulation des télécoms nigériane. Un versement qui rentre dans le cadre de l'amende infligée par Abuja à l'opérateur télécom en octobre 2015.
Fixée à l'époque à quelques 3,9 milliards de dollars, l'amende a rappelons-le été infligée en pleine contre-offensive du Nigéria contre Boko Haram. En effet, Abuja avait justifié cette amende « corsée » par la désobéissance avérée de MTN aux instructions du régulateur de déconnecter toute carte SIM dont le propriétaire n'est pas identifié. Au total ce sont près de 5,1 millions de cartes SIM qui n'ont pas été désactivées par l'opérateur en 2015.
Sonnée par l'avance rapide et brutale des membres de Boko Haram, Abuja décide de faire un exemple. Conséquence l'affaire MTN a rapidement été politisé et l'opérateur est passé de contrevenant à une procédure réglementaire à « allié » technique de Boko Haram. En effet, pour les autorités nigérianes le laxisme dont aurait fait preuve MTN aurait élargi la marge de manœuvre de la secte. Des membres du parlement sont par ailleurs montés au créneau en mars dernier pour demander l'ouverture d'une enquête officielle pour savoir si la non désactivation des 5,1 millions de puces auraient facilité le meurtre de plus de 10.000 ressortissants nigérians par les membres de Boko Haram.
Sauvé par Zuma
Depuis l'opérateur a vu le montant de l'amende baisser de 3,9 à 1,7 milliards de dollars (330 milliards de naïras), grâce à une intervention du président sud-africain, Jacob Zuma. A ce jour, MTN s'est déjà acquitté de 130 millions de naïras (un peu plus de 400.000 dollars). L'opérateur ayant déjà effectué un premier versement de 50 millions de naïras (environ 157.000 dollars) en juin dernier. Le deal entre Abuja et MTN prévoit que l'opérateur s'acquitte de son amende en 6 versements échelonnés sur 3 ans. Il n'empêche que la conjoncture actuelle et la dévaluation de la naïra fausse d'une certaine manière le montant exact dont devra s'acquitter MTN à la fin de l'échéance accordée entre les deux parties.
Bien que l'affaire ne se soit limité qu'à un volet financier, l'opérateur n'est pas à l'abri du lancement d'une enquête parlementaire ou gouvernementale. Une procédure qui pourrait même déboucher sur des poursuites pénales. Une option qui reste d'actualité pour certains politiciens revanchards.
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