Niger  : l'Etat assure que les centaines d'enfants contaminés au fluor vont être indemnisés

D'après le ministre nigérien des finances, Hassoumi Massoudou, l'Etat nigérien va indemniser à hauteur de 3 millions d'euros des centaines d'enfants de la ville de Tibiri dans le centre-sud nigérien. Au nombre de 4.918, ils ont été victimes, il y a une vingtaine d'années, de malformations graves après avoir bu de l'eau à forte teneur en fluor.
« Nous allons payer. Il n'y a pas de raison que la justice tranche et que le gouvernement ne s'y plie pas. Il n'y a pas de problème de ressources pour payer (indemniser) ces jeunes gens », a déclaré le ministre nigérien des finances, Hassoumi Massoudou.
« Nous allons payer. Il n'y a pas de raison que la justice tranche et que le gouvernement ne s'y plie pas. Il n'y a pas de problème de ressources pour payer (indemniser) ces jeunes gens », a déclaré le ministre nigérien des finances, Hassoumi Massoudou. (Crédits : DR)

Les enfants victimes de malformations provoquées par un taux excessif de fluor dans l'eau distribuée entre 1985 et 2000 par la Société nigérienne des eaux (SNE), à Tibiri (centre-sud du Niger) peuvent être rassurés en ce qui concerne leurs indemnisation. Selon le ministre nigérien des finances, Hassoumi Massoudou, qui intervenait au parlement, ces enfants seront payés par l'Etat. Le gouvernement va « débloquer 2 milliards Fcfa (3 millions d'euros) » pour « dédommagement des enfants de Tibiri victimes il y a 20 ans d'une eau polluée », comme l'exige la décision de justice rendue « il y a trois ans », a déclaré le ministre. « Nous allons payer. Il n'y a pas de raison que la justice tranche et que le gouvernement ne s'y plie pas. Il n'y a pas de problème de ressources pour payer (indemniser) ces jeunes gens », a-t-il poursuivi. Massoudou qui n'a pourtant donné aucun détail concernant le versement des fonds, a ajouté que les « dispositions seront prises pour que la décision de justice soit appliquée ».

Rappelons que cette affaire remonte à près de 20 ans. L'Association nigérienne de défense des droits de l'Homme avait alors été alertée par des médecins inquiets de la multiplication de cas de malformations graves chez les enfants âgés de 15 mois à 15 ans. En 2001, le Centre de santé de Tibiri avait dénombré jusqu'à 4. 918 garçons et filles atteints les diverses malformations, dont jambes et dos arqués, têtes volumineuses, os fragilisés, dents rougeâtres et friables.

Mauvaise foi de la SNE ?

Après l'éclatement de l'affaire, une autre enquête de 2002 de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), avait confirmé « une teneur en fluorures supérieure à 3mg/litre et grimpant parfois à 6,4 mg/litre », donc « largement supérieure à la norme de 1,5 mg/litre de l'OMS ». Suite à ces découvertes, l'organisation de défense des droits humains avait accusé les responsables de la SNE d'avoir « caché cet empoisonnement aux populations ».

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