Mali  : les fonctionnaires du ministère des affaires étrangères bientôt en grève

Le personnel du ministère malien des affaires étrangères seront en grève les 22, 23 et 24 février 2017 prochains, a-t-on appris d'une note de préavis envoyée au ministère du travail. Les fonctionnaires concernés dénoncent une mauvaise gestion managériale de leur département et demandent de meilleures conditions de travail.

Ce début d'année 2017 est décidément la saison des grèves au Mali. Après les magistrats, les enseignants du nord-Mali et les greffiers, c'est désormais au tour des travailleurs du ministère des affaires étrangères de monter au front de la contestation sociale. Dans une note adressée au ministère malien du travail, les fonctionnaires du ministère des affaires étrangères du Mali ont fait état d'un préavis d'une grève de 72 heures à compter du 22 février prochain, pour revendiquer une amélioration de leur condition de travail et pour surtout dénoncer une mauvaise gestion managériale.

« L'arrêt de travail, d'une durée de 72 heures débutera le 22 février à partir de 00 heures et prendra fin le 24 février à partir de 00 heures, sur l'ensemble du département central et dans les missions diplomatiques et consulaires », peut-on lire dans la note de préavis qui a été transmise ainsi qu'un cahier de doléances.

Les fonctionnaires du ministère en charge de la diplomatie dénoncent entre autres, des nominations ''arbitraires'' de conseillers dans les ambassades et consulats à l'étranger. Et comme les autres corps de métier ces derniers temps, ils réclament de meilleures conditions de travail, des salaires plus ou moins adaptés à leur travail, et donc une revalorisation salariale. Les fonctionnaires du département d'Etat estiment que leur corps est mal géré et qu'ils sont moins considérés par leur dirigeant. Ils tiennent pour preuve les nominations de conseillers qu'ils qualifient d'arbitraires, parce que ne respectant aucune hiérarchie, l'ancienneté ou même la formation académique et l'expérience, a-t-on appris dans les médias locaux. En cas de non-satisfaction de leurs doléances, ils devraient reconduire la grève, avertit la note.

Cascade de grèves chez IBK

La liste des corps insatisfaits au Mali de Ibrahim Boubacar Keita ne cesse de s'allonger en ce début d'année 2017. Plusieurs secteurs d'activités menacent et il faut peut-être s'attendre à plus. Les mouvements de grève de 2017 ont commencé avec le corps des magistrats qui ont entamé depuis le 9 janvier une grève pour dénoncer les ''dérives'' du gouvernement, accusé de ''violations des principes démocratiques'' et de non-respect ''des décisions de justice'', mais aussi réclamer de meilleures conditions de travail, dont 600% d'augmentation du salaire de base.

Après ceux-ci les enseignants du nord-Mali sont entrés en grève mi-janvier pour réclamer des ''primes de risque'' et ont refusé d'évaluer les élèves. Ce sera bientôt le tour des greffiers qui ont aussi annoncé une grève de 72 heures pour les 15, 16 et 17 février, la semaine prochaine donc, ou encore le tour des travailleurs des collectivités territoriales qui menacent d'observer une grèves toujours de 72 heures du 22 au 24 mars 2017. Tous ces corps réclament de meilleures conditions de travail. Face à cette grogne qui risque de se généraliser, le gouvernement ne réussit pas pour le moment à trouver des solutions adéquates. Effectuant négociations sur négociations, sans réussir à calmer les ardeurs, sinon que d'attiser parfois le feu, comme ce fut le cas avec les magistrats, le gouvernement malien risque d'aller au devant d'une fronde sociale généralisée s'il ne prend pas des mesures urgentes.

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