En Côte d'Ivoire, pour la faction dissidente au sein du Front populaire ivoirien (FPI) conduite par Aboudramane Sangaré, Laurent Gbagbo restera à jamais le président du parti. Lors du congrès du parti ce week-end à Moossou (Grand Bassam, 40 km au sud-est d'Abidjan), l'ancien président de la République qui a été annoncé unique candidat à sa propre succession, a été reconduit au poste de président du parti pour trois ans.
L'ancien chef d'Etat a recueilli 97,55% des voix des 5200 Congressistes. Un plébiscite au sein du parti, pourrait-on dire, pour celui dont le nom suscite un engouement particulier. Justement, liste unique pour l'élection du comité de contrôle dénommée « Libération de Laurent Gbagbo pour la victoire en 2020 », celle-ci conduite par Hubert Oulaye, a également été réélue avec 95,58 % des suffrages exprimés.
Cependant, encore détenu à la Cour pénale internationale (CPI), le tout nouvellement réélu président ne pourra pas diriger le parti. Ainsi en son absence, c'est son bras-droit, Aboudramane Sangaré, vice-président du parti, qui assurera l'intérim. Justin Koua, lui, nommé Secrétaire général adjoint assurera, cumulativement, le poste de porte-parole.
Pour Sangaré, le combat est simple : il faut continuer de se battre pour la libération de l'ancien chef de l'Etat ivoirien. « La Côte d'Ivoire n'est pas libre aujourd'hui, elle n'est pas délivrée. Lui seul est le chaînon manquant pour délivrer, pour réconcilier la Côte d'Ivoire, a-t-il expliqué. Donc, on mène cette bataille-là. Ce n'est pas lié forcément à des élections. Gbagbo peut venir et la Côte d'Ivoire saura quel statut lui donner », a déclaré à RFI le vice-président et président par intérim du FPI.
Exigence d'une nouvelle commission électorale
En dehors du combat de la libération de l'ancien président, pour les fidèles de Laurent Gbagbo, il faut tout faire pour que le pouvoir d'Abidjan accepte la formation d'une nouvelle Commission électorale. Sangaré estime que l'actuelle est trop favorable au camp du président Alassane Ouattara et est gage d'une réélection systématique pour le chef de l'Etat. « Nous ferons tout pour que Ouattara s'asseye pour discuter. Mais nous le comprenons aussi. Sans cette chose-là, il ne peut pas gagner une élection en Côte d'Ivoire », a lancé le responsable qui a toujours conduit les siens depuis un moment, à boycotter toutes les élections au pays.
Rappelons que ces événements se déroulent alors qu'un rapport confidentiel des ambassadeurs de l'Union européenne, vient d'accabler le régime Ouattara, l'accusant de pratiques anti-démocratique et menaçant de suspendre l'aide européenne à la Côte d'Ivoire. L'opposition ivoirienne a désormais une référence pour pointer du doigt les dérives du pouvoir.
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