
La prochaine campagne agricole 2017-2018 au Burkina Faso devrait connaître une régression par rapport à sa production. D'après les chiffres prévisionnels présentés au conseil des ministres de cette semaine par le ministre burkinabé de l'agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, la production totale de céréales est estimée à 4.552.273 tonnes, soit une baisse de 3,24% par rapport aux prévisions de la campagne agricole 2016-2017 qui étaient de 4.704.360 tonnes. Pour le ministre, cette baisse est due à plusieurs facteurs dont la sécheresse, l'arrêt précoce des pluies, les attaques des nuisibles tels que celle des chenilles légionnaires, des oiseaux granivores, etc. Il s'agit donc au total d'un déficit de production de 152.087 tonnes attendu que le Burkina Faso ne compte pas accepter en appelant à la prise des dispositions idoines pour l'éviter.
En effet, le rapport du conseil des ministres explique que les ministres concernés ont été instruits de prendre des mesures pour une mise en œuvre diligente des recommandations du Comité de prévision de la situation alimentaire. Aussi a-t-il été demandé au ministre de l'agriculture de chercher des partenaires pour le financement des plans mis en place pour la relance de l'agriculture burkinabè. « Le Conseil a instruit les ministres en charge du dossier de prendre les dispositions nécessaires, de concert avec les partenaires intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, en vue d'apporter une réponse adéquate aux déficits constatés dans les différentes régions », souligne le communiqué.
Près de 1,6 milliard de dollars de la BM pour 33 projets agricoles
Des partenaires en développement pour le financement de l'agriculture, le Burkina Faso en dispose. En juin dernier, dans le cadre de son engagement avec ce pays, la Banque Mondiale a apporté son appui financier pour 33 projets à hauteur d'une enveloppe de 1,6 milliard de dollars, dont 20 sont financés par l'IDA (1,374 milliard de dollars), six par des fonds fiduciaires (76 millions de dollars) et sept sont des projets régionaux (149 millions de dollars).
Mais avant de procéder, l'institution de Bretton Wood a commandité une étude sur le potentiel agroindustriel du pays. Il s'agit d'identifier les filières prometteuses dans le secteur agricole au pays afin d'orienter les interventions en leur faveur. Ce projet devra permettre selon les autorités burkinabés, d'introduire des réformes stratégiques pour attirer les investisseurs privés dans la transformation des produits à forte valeur ajoutée, un secteur qui représente un vivier d'emplois salariés supplémentaires.
Rappelons qu'aujourd'hui, l'agriculture représente près de 40% du PIB du Burkina Faso et emploie plus 86% de la force de travail du pays. Mais elle reste dominée par une production de subsistance et marquée par la faible productivité des cultures et de l'élevage.
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