« Burkina is back ! », selon son Premier ministre Paul Kaba Thieba

Le Premier ministre burkinabé était, vendredi dernier, devant le Parlement du pays pour le traditionnel discours annuel sur l’Etat de la nation. Selon Paul Kaba Thiéba, le pays est en train de redémarrer grâce aux efforts consentis par son gouvernement. Chiffres à l’appui, il a annoncé des perspectives prometteuses pour le pays avec la mise en œuvre de l’ambitieux Programme nationale de développement économique et sociale (PNDES). Un optimisme que tempèrent la montée des revendications sociales ainsi que les menaces sécuritaires, deux facteurs à risque que le gouvernement entend juguler afin que la croissance profite enfin aux citoyens.

« Burkina Faso is Back » : c'est le principal message qu'a adressé, vendredi dernier devant à la tribune du Parlement, le premier ministre burkinabé pour résumer l'état de la nation en cette année 2017. Paul Kaba Thieba qui se sacrifiait au rituel prévu par la constitution du pays, a dressé une situation socio-économique et politique assez reluisante et dont les perspectives s'avèrent tout aussi prometteuses au regard de la dynamique actuelle que connait le pays. « Le Burkina Faso est en marche. Il se porte de mieux en mieux après les graves crises socio politiques de 2014 et de 2015 », a martelé le premier ministre burkinabé qui a été nomme à ce poste en janvier 2016. L'occasion donc pour cet économiste très attendu de dresser le bilan de sa première année à la tête du gouvernement et en la matière, il n'a pas fait l'économie des phrases chocs et des chiffres pour appuyer son long argumentaire.

« Le Burkina Faso va mieux parce que nous avons mis en œuvre une politique de rupture en luttant contre les inégalités sociales et la corruption et approfondi l'Etat de droit et les droits humains ».

A en croire les statistiques dévoilées par le chef du gouvernement burkinabé, c'est grâce à la mise en œuvre des engagements contenus dans la déclaration de politique générale laquelle s'inscrit dans le cadre des orientations du Programme national de développement économique (PNDES) du président Roch Marc Christian Kaboré, que le pays est en train d'atteindre une dynamique assez soutenue notamment sur le plan économique.

Dynamique économique

« L'économie du Burkina Faso se porte de mieux en mieux depuis 2016 » s'est du reste réjoui le premier ministre burkinabé qui a rappelé que la croissance économique est repartie à la hausse en 2016 avec un taux de progression du PIB réel de 6,2% contre 4% en 2014 et 2015. « Cette performance économique retrouvée est le signe que le Burkina Faso a emprunté désormais le sentier d'une croissance forte, inclusive et durable objectif prioritaire de mon gouvernement » a estimé Kaba Thiéba. Cependant, a-t-il ajouté, « nous ne devons pas perdre de vue les défis actuels et futurs liés à la sécurité nationale, à la paix sociale ainsi qu'à l'emploi des jeunes et des femmes indispensables pour une mise en œuvre réussie du PNDES ».

 « En dépit d'un contexte social difficile, mon Gouvernement a œuvré à la relance de l'activité économique qui était en berne depuis 2014 ».

Les menaces sécuritaires et la montée des tensions sociales constituent, en effet, les principaux défis pour le gouvernement qui a maintenu son engagement à y faire face.

Défis sociaux

 Le premier ministre burkinabé, pragmatique, a reconnu que certes que le contexte actuel du pays reste marquer par la recrudescence des mouvements sociaux, « dont la forte pression met en danger la paix sociale nécessaire pour mettre en œuvre les réformes indispensables au développement de l'économie nationale ». Paul Kaba Thiéba a réitéré son engagement à faire en sorte que les actions de son gouvernement tendent à satisfaire les différentes doléances, tout en mettant en garde les partenaires sociaux sur les risques que peuvent engendrer une quelconque surenchère surtout au regard des marges de manœuvres budgétaires.

 « La recrudescence de ces revendications salariales et les formes d'expression qu'elles revêtent aujourd'hui notamment les « sit in » sont des sources d'inquiétude profonde, au regard de leur incidence néfaste sur les capacités financières limitées du pays ».

Ainsi, a expliqué le chef du gouvernement burkinabé, face à ces revendications salariales et sociales, la politique du gouvernement repose sur le dialogue social et le respect des libertés syndicales. « Mais il ne faudrait pas confondre cette politique qui repose sur nos valeurs fondamentales à une quelconque forme de faiblesse car nous sommes déterminés à préserver la viabilité du cadre macro-économique et à placer l'action gouvernementale dans l'intérêt de tous les burkinabè sans exclusion ».

 « La rupture annoncée par mon Gouvernement requiert un engagement personnel de tous les burkinabè et un sacrifice de chacun de nous », a poursuivi Kaba Thieba, qui a annoncé toute une panoplie de mesures et d'actions qui seront mises en œuvre au cours de cette année afin de maintenir la dynamique et atteindre les objectifs assignés à son gouvernement".

Le message du premier ministre burkinabé a été bien accueilli par les députés de la majorité pour qui l'essentiel, c'est que « l'apocalypse tant attendue » après le départ de Balise Compaoré n'a pas eu lieu. Du coté de l'opposition, sans remettre en cause les chiffres macroéconomiques qui attestent d'une dynamique retrouvée, attendent à ce que les fruits de la croissance se ressentisse au niveau des citoyens c'est-à-dire « dans le panier de la ménagère ».

C'est du reste sur ce point qu'est attendu le gouvernement alors que les prochains mois risquent d'être assez animés sur le plan politique avec le processus d'adoption d'une nouvelle constitution ainsi que la réconciliation nationale que tous les acteurs du pays appellent de leur vœu sans pour autant s'accorder sur ses contours.

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