Bénin : le nouveau Code électoral adopté, la caution de candidature à la présidentielle plus que décuplée !

Au Bénin désormais, pour être candidat à l'élection présidentielle, il faut verser une caution qui s'élève à 250 millions de francs CFA, soit environ 500.000 dollars. Cette caution a subi ainsi une augmentation extrême (multipliée par près de 17 fois) alors qu'elle était jusqu'à ce lundi, fixée à 15 millions de francs CFA soit près de 30.000 dollars. Ce changement est intervenu dans le cadre d'une réforme du code électoral entérinée par le parlement béninois cette semaine.
«Nous aurons désormais un parlement des riches et un président de la République hyper puissant... Cela met à mal l'unité nationale», déplore l'opposition au sujet de la réforme du Code électoral. Ici Patrice Talon, président de la république du Bénin.
«Nous aurons désormais un parlement des riches et un président de la République hyper puissant... Cela met à mal l'unité nationale», déplore l'opposition au sujet de la réforme du Code électoral. Ici Patrice Talon, président de la république du Bénin. (Crédits : Reuters)

L'Etat béninois est passé à une série de réformes concernant le code électoral cette semaine. Et comme cela était attendu, les députés ont approuvé le nouveau code électoral volumineux de 397 articles répartis en 7 livres. Ce nouveau dispositif prévoit une forte augmentation de la caution de candidature à l'élection présidentielle qui passe de 15 à 250 millions de francs CFA soit environ 500.000 dollars.

« Notre pays qui nous est cher mérite d'être réformé. Et chaque jour qui passe apporte la preuve que nous avons la possibilité de travailler ensemble et qu'il faut que nous nous y mettions comme des citoyens et des patriotes sans exclusive. Nous avons des susceptibilités ou des suspicions qui sont réciproques. Le temps est venu de les transcender pour que ce Bénin qui nous est tous cher se développe », a déclaré le ministre béninois de la justice et de la législation, Sévérin Quenum, à l'issue des votes des députés au Parlement béninois.

Le ministre a tenu ensuite à féliciter les parlementaires qui, sur le nouvel instrument électoral, ont « travaillé jour et nuit pour que la chose soit possible ». Avant de passer à l'adoption du nouveau Code électoral, les députés béninois ont organisé un séminaire sur ce texte et ont travaillé là-dessus en commission, a rappelé le ministre béninois de la justice.

Réformes taillée sur mesure

Si Sévérin Quenum parle de réformes pour aller au développement, l'opposition pour sa part, parle de manœuvre politique pour écarter des adversaires. Les députés de l'opposition ont voté en intégralité contre l'adoption du code électoral, le jugeant «taillé sur mesure». Léonce Houngbadji, fondateur du Parti pour la libération du peuple estime qu'il s'agit d'un «complot contre la jeunesse». «Nous aurons désormais un parlement des riches et un président de la République hyper puissant... Cela met à mal l'unité nationale», a ajouté le responsable dont l'avis n'est, sans surprise, pas partagé dans le camp d'en face.

Cosme Hounkponou, un ancien militant politique qui ambitionne d'être candidat à la prochaine élection législative, a estimé pour sa part que «les nouvelles dispositions visent à freiner la pagaille». Au micro de l'AFP, il a indiqué que «les partis bien structurés n'auront aucune difficulté à payer ces cautions».

Divers autres changements

Le nouveau code électoral consacre divers autres changements en matière des élections au Bénin. En dehors de la caution pour l'élection présidentielle, la réforme touche la caution pour les élections locales, communales et municipales qui chute de 50%, passant de 20.000 francs CFA à 10.000 francs CFA. Les changements touchent également les élections législatives.

Selon le nouveau code, aucune liste candidate aux législatives ne devra dépenser durant sa campagne une enveloppe dépassant 249 millions de francs CFA et tout ancien président de la République tout comme les alliances de partis, est interdit de se présenter. Quant aux douaniers et agents forestiers, ils ne pourront être candidats aux législatives à moins d'avoir démissionné de leurs fonctions un an avant la tenue des scrutins. Aussi, toujours pour les réformes, les nouvelles dispositions prévoient qu'une liste en lice, pour pouvoir briguer un siège dans une circonscription, doive recueillir au moins 10% des suffrages exprimés au plan national.

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Commentaire 1
à écrit le 06/09/2018 à 15:46
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