Mis sous mandat de dépôt avec comparution immédiate ce vendredi au terme de huit jours de garde à vue à la brigade territoriale de gendarmerie de Cotonou, le milliardaire et patron des patrons béninois comparaissait pour une affaire de trafic de drogue présumée. En effet, 18 kilos de cocaïne ont été retrouvés par la gendarmerie dans l'un des conteneurs à destination de Comon SA, son entreprise spécialisée dans l'importation et la commercialisation de produits congelés.
Lors d'une audience qui a duré environ 10 heures, le parquet avait requis 10 ans contre le surnommé "roi du poulet". La plaidoirie a surtout axé ses arguments sur les dispositions du droit maritime et du droit commercial. Selon ces derniers, le fournisseur était propriétaire du conteneur et des marchandises. A ce stade, Ajavon n'avait aucune implication, pour n'avoir pas encore réceptionné les marchandises. A cet effet, le tribunal a prononcé la relaxe des quatre inculpés pour « insuffisance de preuve » et « au bénéfice du doute ».
« Je suis quelqu'un qui sait pardonner »
Ainsi Sébastien Ajavon et ses co-inculpés Barnabé Yéloassi, Christian Tolodji et Nestor Ajavon, ont été remis en liberté. « La justice béninoise vient de donner une fois de plus la preuve qu'on peut en être fier», a déclaré après la décision du tribunal Me Alain Orounla, un des avocats de l'homme d'affaires.
Dès sa sortie du palais de justice, l'homme d'affaires, très croyant, se rend à l'église Saint-Michel, suivi de nombreux supporters. Il se recueille, une prière est dite, puis il se confie : « Je suis quelqu'un qui sait pardonner. Tout ce que Dieu m'a fait est bon, nous n'avons qu'un seul pays et nous devons œuvrer pour la paix dans notre pays. Je pardonne ».
Classé parmi les plus fortunés hommes d'affaires du pays, Sébastien Ajavon était candidat à la présidentielle de mars 2016. Arrivé en troisième position, il avait fortement contribué à l'élection du président Patrice Talon pour l'avoir soutenu au second tour.
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