Le Kenya met en place une structure hypothécaire pour faciliter l’accès au logement

Nairobi vient d’annoncer la création de la Kenya Mortgage Refinance Company, une structure qui aura pour mission de faciliter l’accès des kényans à l’hypothèque et par ricochet au logement. Avec un déficit annuel de 200.000 habitations, l’accès au logement fait partie des priorités du second mandat d’Uhuru Kenyatta.
Amine Ater
(Crédits : Reuters)

Le Kenya envisage de mettre en place une entreprise de refinancement hypothécaire qui aura pour mission de faciliter au gouvernement d'atteindre son objectif de fournir 500.000 logements en 5 ans et permettre aux banques d'accéder au financement à long terme pour les prêts immobiliers.

Démarrage prévu pour 2019

Faciliter l'accès au logement fait partie des priorités de l'administration Kenyatta, alors que le pays connait un déficit annuel estimé à 200.000 logements, qui devrait atteindre la barre des 300.000 d'ici 2020. Une situation qui a poussé le président Uhuru Kenyatta à inscrire la création d'une offre de logements abordable parmi les quatre domaines prioritaires de son second mandat.

« Le financement du logement au Kenya reste en deçà de son potentiel » a précisé le Trésor kényan dans le communiqué annonçant la création de la Kenya Mortgage Refinance Company (KMRC), dont la propriété sera partagée entre l'Etat, les banques commerciales et les coopératives financières. KRMC devrait être agréé par la Banque centrale kényane en février 2019 et bénéficiera des 160 millions de dollars de prêts accordés par la Banque mondiale aux institutions financières.

Soutenir les prêteurs

Cette nouvelle structure devra lever des dettes auprès des marchés y compris des obligations adossées à des hypothèques. Des fonds qui seront par la suite prêtés aux banques et aux coopératives financières qui utiliseront leurs contrats de prêt hypothécaire avec des clients comme garantie. Le Kenya ne comptait en 2015 que 24.458 prêts hypothécaires évalués à 2 milliards de dollars, soit 3,15% du PIB du même exercice, contre près de 30% du PIB de prêts hypothécaires en cours en Afrique du Sud lors de la même période.

Le Kenya emboîte ainsi le pas au Nigeria et à la Tanzanie qui ont mis en place des structures semblables au KMRC. Les prêteurs kényans hésitaient à autoriser des emprunts immobiliers, notamment en raison du manque des dépôts à long terme dans l'industrie bancaire pour les couvrir. En fournissant un financement à long terme aux banques, la KMRC devrait faire baisser les taux d'intérêts, qui restent élevés et maintiennent les hypothèques hors de portée du consommateur moyen.

Amine Ater

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