Kenya : le gouvernement lance un mécanisme de crédit au profit des petits agriculteurs

Le Kenya vient de lancer un mécanisme de financement pour permettre aux petits exploitants agricoles d’accéder aux crédits. C’est le fruit d’un partenariat public-privé entre le gouvernement kényan et une banque locale du pays. Seulement, avec une marge de solvabilité au plus bas, l’engagement dans le secteur agricole kényan n’est pas sans risque. Détails.
Une parcelle de démonstration pour la plantation du vétiver, aux profits de petits agriculteurs dans la commune des Nyawadhogwe au Kenya.

Jusqu'à aujourd'hui, l'insuffisance des financements freine la production des petites exploitations agricoles kényanes dont la contribution représente pourtant près de 70% de la production agricole du pays. L'accord de financement signé ce 1er août entre le ministère kényan de l'Agriculture et la banque locale Equity Bank, permettra de corriger cette lacune.

Estimé à trois millions de dollars, le crédit accordé devrait protéger les petits exploitants contre l'insuffisance de financements, selon le ministre de l'Agriculture, Willy Bett. Le partenariat public-privé s'inscrit dans le cadre d'un Programme de garantie de crédit à l'agriculture (ACGS), dont l'objectif est de faciliter l'accès au financement des petits agriculteurs.

Un  secteur à haut risque

Selon le ministre de l'Agriculture, cité par l'Agence de presse Xinhua, «ce nouveau programme de garantie de crédit offrira aux exploitants agricoles à petite échelle un accès aux fonds pour faire face à leurs besoins d'intrants essentiels tels que les semences, les engrais et les pesticides. Nous explorons de nouveaux modèles de financement pour permettre aux petits exploitants d'augmenter la viabilité de leur entreprise»

Il faut cependant signaler que cet engagement du gouvernement et de Equity Bank pour accompagner cette catégorie d'agriculteurs n'est pas sans risque. Les conditions climatiques difficiles et les maladies de plantes font qu'il est très risqué d'investir dans le secteur agricole dans ce pays de l'Afrique de l'Est. Mais en cas de défaut de paiement, le ministère de l'Agriculture et Equity Bank partageront le risque à hauteur de 40% et 60% respectivement, selon l'accord, a indiqué le ministre.

En plus d'étendre les crédits pour augmenter la solvabilité du secteur, le ministère et la banque privée ont pris également l'engagement de mobiliser les acteurs «importants de la chaîne de valeur de l'agriculture pour aider les exploitants à faire face aux risques liés au climat, et aux problèmes de stockage et de commercialisation qui érodent leurs sources de revenus».

Moteur de croissance et de développement aussi

Pour sa part, le directeur général du groupe Equity Bank, James Mwangi, a déclaré qu'«il est nécessaire de développer des modèles de prêt appropriés pour les agriculteurs afin de renforcer la productivité et la production de richesse en milieu rural», notamment au Kenya où selon la Banque africaine de développement (BAD), l'agriculture qui comprend la production végétale, l'élevage, la pêche et les coopératives constitue le moteur de la croissance économique du pays.

La contribution du secteur au PIB est estimée à 26 % par la BAD. L'agriculture assure également 62% des emplois formels, 60 % des exportations et 45 % des recettes publiques.

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