L’émirati DP World décroche la gestion du port de Mombasa sous fond de polémique

L’opposition menée par l’ex-Premier ministre Odinga a vite fait de faire le rapprochement entre les 275 millions de dollars de prêt concessionnel concédés par les Emirats Arabes Unis et le choix de DP World pour gérer le terminal kenyan dont dépend une grande partie de l’arrière-pays. Une version rejetée par le gouvernement qui accuse l’opposition de démarrer en avance la campagne électorale, sachant que les élections générales sont prévues pour août prochain.
Amine Ater
En confiant la gestion du port de Mombasa à l’opérateur émirati DP World, l’administration Kenyatta ne se doutait pas de la polémique qui allait en résulter.

Le torchon brûle entre le gouvernement kenyan et l'opposition sur les modalités d'attribution d'un appel d'offres portant sur la gestion du principal terminal portuaire du pays. En effet, l'opposant et ex-Premier ministre du pays, Raila Odinga estime que le choix de DP World Ltd pour gérer le port de Mombasa reste « suspect » et loin de respecter les règles de l'art.

Malversation ou récupération politique ?

Pour l'opposition le choix de DP World Ltd, une entreprise de Dubaï, parmi les 12 opérateurs ayant soumissionné à l'appel d'offres est justifié par un prêt concessionnel de 275 millions de dollars débloqués par les Emirats Arabes Unis en faveur de Nairobi. Des accusations que l'entreprise n'a toujours pas commenté.

Du côté de l'exécutif, l'on balaye d'un revers de la main ces accusation. « Tout le processus régulier a été suivi à la lettre », a soutenu Eric Kiraithe, porte-parole du gouvernement aux médias locaux. Pour ce dernier, cette polémique rentre dans le cadre de la pré-campagne électorale à l'approche des élections générales en août prochain. En clair, la ligne de défense gouvernementale repose sur une récupération électoraliste des partis de l'opposition de l'appel d'offre concernant la gestion du port de Mombasa.

Odinga pour sa part persiste à attaquer la majorité sur le sujet accusant Nairobi d'avoir « offert » la gestion, l'exploitation et la main à DP World pour entreprendre les travaux d'agrandissement du deuxième terminal à conteneurs du port de Mombasa. Un deal qui aurait permis au gouvernement kenyan de décrocher le prêt concessionnel. « Il semblerait que les Emirats Arabes Unis n'a gagné, mais acheté la gestion de notre deuxième terminal de conteneurs pour 275 millions de dollars », accuse l'ex-Premier ministre kenyan.

Un port stratégique pour l'ensemble de la sous-région

Pour cet opposant, l'opérateur émirati qui gère le port de Dubaï n'aurait pas les capacités techniques, ni le savoir-faire pour gérer le deuxième terminal à conteneur du port de Mombasa, alors qu'une douzaine d'opérateurs portuaires ont également soumissionnés à l'appel d'offres. Ce port est rappelons-le, l'un des plus importants terminaux d'Afrique de l'Est, qui approvisionne une grande partie de l'hinterland kenyan, notamment l'Ouganda, le Sud-Soudan, le Rwanda et certaines parties de la RDC.

Un port stratégique qui déchaine les passions au Kenyan où l'opposition vient de sommer le président Uhuru Kenyatta de répondre à leurs accusations, alors que son administration semble jouer la montre en se bornant à accuser l'opposition de récupération politiques ayant des visées électorales. Une posture que le gouvernement ne pourra pas maintenir à long termes, vu que les attaques de l'opposition sur les sujets se font de plus en plus pressantes

Amine Ater

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