Tanzanie : Arrestations pour fraudes chez l'opérateur Vodacom

En Tanzanie, le directeur général de l’opérateur de téléphonie Vodacom et quelques employés du groupe viennent d’être placés en détention. Les arrestations dans les rangs de la compagnie, qui se veut rassurante et coopérative, interviennent dans le cadre d’un programme gouvernemental de lutte contre la corruption et l’évasion fiscale, qui a déjà emporté d’autres dirigeants dans le secteur des télécommunications en Tanzanie.
La société Vodacom Tanzania PLC est cotée à la bourse de Dar Es Salam, suite la décision de 2016 du gouvernement tanzanien d’imposer aux multinationales de coter au moins 25 % de leurs actifs à la bourse locale.
La société Vodacom Tanzania PLC est cotée à la bourse de Dar Es Salam, suite la décision de 2016 du gouvernement tanzanien d’imposer aux multinationales de coter au moins 25 % de leurs actifs à la bourse locale. (Crédits : Reuters)

La Tanzanie sévit contre Vodacom Tanzania de crimes économiques ! La société rejoint ainsi la liste des prises dans le cadre de la politique anti-corruption menée par le gouvernement. Aussitôt après son élection à la tête du pays en 2015, le président tanzanien John Magufuli a entamé une vaste campagne anti-corruption, et a promis d'éradiquer l'évasion fiscale des multinationales du secteur des télécommunications et des mines en Tanzanie. Après d'autres groupes, c'est au tour de Vodacom : l'Egyptien Hisham Hendi, directeur général de l'opérateur et d'autres employés de la société de télécommunication, ont été assignées en justice et placés en détention pour crimes économiques, selon l'acte d'accusation, publié ce mercredi 3 avril.

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Les autorités de Dar Es Salam les accusent d'avoir organisé intentionnellement et délibérément un racket criminel, ce qui a amené le gouvernement à subir une perte pécuniaire. Un manque à gagner évalué à plus de 5,9 milliards de shillings tanzaniens, soit 2,55 millions de dollars, selon l'accusation. Les prévenus devront comparaître le 17 avril prochain.

Vodacom coopère et rassure

Dans un communiqué publié ce mercredi 3 avril, la société de téléphonie mobile a confirmé l'interrogation par la police locale de son DG, Hisham Hendi et plusieurs autres employés, au sujet de l'utilisation frauduleuse présumée d'installations réseau. Il a garanti sa pleine coopération aux instigateurs.

« Plusieurs employés de Vodacom, y compris le directeur général Hisham Hendi, sont interrogés par les autorités pour utilisation frauduleuse des installations du réseau. Aucunes accusations formelles n'ont été proférées contre ces employés, mais nous avons été informées qu'ils pourraient comparaître devant le tribunal...», explique le communiqué de Vodacom.

La société a tenu à rassurer ses clients en expliquant que ces démêlés avec la justice n'auront aucun impact sur la prestation de ses services et que des mesures ont été prises pour que les activités de la société continuent sans interruptions ni perturbations.

La société Vodacom Tanzania PLC est cotée à la bourse de Dar Es Salam, suite la décision de 2016 du gouvernement tanzanien d'imposer aux multinationales d'inscrire au moins 25 % de leurs actifs à la bourse locale. Premier opérateur du pays devant Bharti Airtel et de Tigo, la filiale du groupe sud-africain Vodacom, est la première entreprise de télécommunication en Tanzanie par le nombre de ses abonnés mobiles, estimés à 14 millions, sur un total de 40 millions d'abonnés mobiles. Pour maintenir sa place, Vodacom devrait composer avec les nouvelles exigences du pays.

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Série d'arrestations de patrons en Tanzanie

En Tanzanie, depuis le lancement en 2015 de la politique zéro tolérance contre les pratiques décriées des multinationales des mines et des télécommunications, plusieurs dirigeants de sociétés ont été arrêtés. En juin 2018 par exemple, deux dirigeants de sociétés de téléphonie mobile ont été accusés de fraude dans le cadre d'une répression contre l'évasion fiscale. Van Dai, directeur général de Halotel Tanzania et Sherif El Barbary, directeur général de Zanzibar Telecom Company (Zantel), ont été inculpés aux côtés de quatre autres suspects de complot, de fraude et de fraude fiscale, entraînant la perte de plus de 1,2 milliard de shillings soit 530 000 dollars. D'autres arrestations ont eu lieu la même année, notamment chez le minier Acacia Mining.

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