RD Congo  : la Société minière de Bisunzu abandonne la certification ITSCI sur la violation des droits de l'homme

Évoquant les coûts exorbitants du projet, la Société minière de Bisunzu (SMB), première productrice de coltan en RDC met un terme à sa certification ITSCI. Une initiative destinée à garantir que les minerais sont issus de mines exemptes de toutes formes de violation des droits de l'homme, conformément aux directives des multinationales approvisionnées.
(Crédits : Reuters)

Quelques mois après son engagement dans le processus de certification ITSCI, garantissant que ses minerais mis sur le marché sont libres de violation des droits de l'homme, la Société minière de Bisunzu (SMB), le plus grand producteur de coltan du Congo fait volte-face. La raison évoquée est le coût exorbitant de la certification. Une rupture que le groupe SMB a notifié par un préavis de 30 jours au prestataire, mettant fin à son contrat avec ITSCI. L'information rapportée par Reuters a été donnée par Philippe Stuyck, directeur de la communication de la SMB. Le coltan qui figure dans la liste des minerais stratégiques au Congo contient du niobium et du tantale, utilisés dans des technologies des téléphones et des ordinateurs portables. La certification ITSCI est recommandée par les grandes entreprises fabriquant de téléphonie pour garantir que les minerais commercialisés sont libres de violation des droits de l'homme.

Un système basé sur la traçabilité

La certification ITSCI a été introduite après l'élaboration de la législation Dodd Frank de 2010 en réponse à la crise financière mondiale et a obligé les entreprises américaines à vérifier leurs chaînes d'approvisionnement. Le programme a permis aux entreprises de continuer à utiliser les minerais de la République démocratique du Congo et des pays voisins dont le Burundi, le Rwanda et l'Ouganda. Il s'agit d'un système de mise en sachet et d'étiquetage des métaux, conçu pour garantir que les minerais en question sont sans lien avec les conflits, le travail des enfants ou d'autres formes de violations des droits de l'homme répertoriées.

[Lire aussi : Rwanda : une blockchain pour traquer le tantale, de la mine à la raffinerie]

La société justifie l'abandon du programme par son coût élevé, également pointé du doigt par d'autres entreprises du secteur qui hésitent à rejoindre l'initiative. Et ce, d'autant plus que l'on assiste à l'émergence d'autres méthodes de traçabilité par la technologie blockchain. Les coûts de l'ITSCI s'élèvent entre 130 et 180 dollars par tonne, en fonction du minerai a estimé Jean Malic Kalima, président de l'Association des mines du Rwanda (Rwanda Mining Association).

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