RD Congo : mainmise d’un cercle de privilégiés sur les richesses du pays ? [Rapport]

Le climat des affaires en RD Congo est calamiteux, selon un rapport de A2 Global Risk qui dénonce la mauvaise gestion, le clientéliste et la corruption au pays de Joseph Kabila. Le document à charge contre les autorités de Kinshasa intervient alors que ces dernières dénoncent à leur tour l'ingérence étrangère et sont en conflit ouvert avec les compagnies minières du pays.
En 2017, des accusations similaires ont été portées contre les autorités congolaises qui avaient tout nié en bloc, expliquant que les entreprises incriminées sont légalement enregistrées sans aucune zone d’ombre. De gauche à droite: Zoé Kabila, Joseph Kabila, Jaynet Kabila.
En 2017, des accusations similaires ont été portées contre les autorités congolaises qui avaient tout nié en bloc, expliquant que les entreprises incriminées sont légalement enregistrées sans aucune zone d’ombre. De gauche à droite: Zoé Kabila, Joseph Kabila, Jaynet Kabila. (Crédits : Reuters)

La RDC, classée parmi les 10 derniers pays en Afrique dans le Doing business 2018, fait encore parler d'elle pour la mauvaise gestion des ressources du pays à haut potentiel. Cette fois, un rapport du cabinet A2 Global Risk pointe du doigt la famille présidentielle congolaise et des alliés du président Joseph Kabila qui feraient main basse sur des richesses du pays via des réseaux complexes. Ce nouveau rapport du cabinet A2 Global Risk prodigue des conseils en matière de risques politiques, de sécurité et conseille les entreprises sur les risques en RDC, après le départ programmé du président Joseph Kabila qui a déjà désigné un dauphin, Emmanuel Ramazany Shadany, pour lui succéder.

Global Risk dénonce une entreprise tentaculaire

« L'analyse des dossiers publics laisse entendre que des fonds publics se sont retrouvés dans un réseau d'entités complexes, contrôlés par Kabila, sa famille et ses alliés », résume A2 Global Risk dans un communiqué. Selon le rapport, les personnes incriminées possèdent plus de 70 entreprises dont celles stratégiques du secteur de l'exploitation minière y compris dans le diamant, le cuivre, le cobalt et l'or, mais aussi des activités bancaires, de la logistique, de l'agro-industrie, ainsi que des fermes, des hôtels et des agences de voyages. Des charges similaires ont été portées contre les hommes du pouvoir par le Groupe d'étude sur le Congo (GEC), en juillet 2017. Des accusations graves ! Mais le rapport ne donne pas de preuves, d'éléments concrets permettant d'évaluer le montant exact des fonds en questions ou de retracer leurs itinéraires.

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Kinshasa avait tout nié

En 2017, les autorités congolaises avaient rejeté en bloc les accusations expliquant que les entreprises incriminées sont légalement enregistrées sans aucune zone d'ombre.

Au-delà de la valeur et de la qualité de l'étude A2 Global Risk, il est indéniable que pour des raisons géostratégiques, politiques et de gouvernance, les populations congolaises peinent à profiter des immenses richesses du pays. Il est de notoriété publique que la RDC est un pays riche en ressources naturelles, notamment en or, en cuivre et en cobalt. Mais seule une faible portion de cette richesse parvient à ses citoyens ordinaires. Plus de la moitié de la population congolaise vit avec moins de 2 dollars par jours, à l'image de nombreux autres pays africains.

Bras de fer avec les pays occidentaux

L'étude intervient dans un contexte où le président vient de confirmer son retrait de la course aux élections présidentielles, pour céder la place à son dauphin désigné Ramazany Shadary. Afin qu'il puisse sortir vainqueur aux prochaines élections, les autorités de Kinshasa ont mené une véritable purge dans les rangs de l'opposition, en invalidant la candidature de leurs principaux challengers. Le pays a aussi entamé un bras de fer avec les principales compagnies minières, essentiellement occidentales, sur la question de la hausse des taxes. Le président Joseph Kabila a également développé au cours de ces dernières années un discours très virulent contre les puissances occidentales accusées à tort ou à raison d'ingérence et de vouloir s'accaparer sans une contrepartie juste des richesses du pays.

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