Les employés de la société Shell Gabon ont repris les travaux le week-end dernier après avoir trouvé un accord amiable avec leurs employeurs. Shell Gabon qui a décidé de céder ses permis au Gabon qu'elle doit bientôt quitter, a subi des revendications de la part de ses employés depuis l'officialisation de l'information.

C'est presque le couteau sous la gorge que la société a négocié. Subissant une grève depuis 8 jours, Shell Gabon n'a pas eu d'autre choix que de parlementer et trouver un accord avec les grévistes. Selon l'organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), information confirmée par le procès-verbal de conciliation, les employés ont été satisfaits sur tous les plans. La prime de bonne séparation a été obtenue. Les salariés percevront chacun une prime allant de 16 à 25 mois de salaire selon l'ancienneté dans la société. Mieux, ces primes ne sont pas sous le régime fiscal et ne souffriront d'aucun prélèvement. Outre ses acquis, Shell devra s'assurer que le nouvel acquéreur de ses permis reprenne ses 400 employés avec leur acquis et n'ait pas le droit de compression d'effectifs durant son premier quinquennat d'installation. « Aucun salarié de Shell Gabon ne sera inquiété du fait de sa participation à la grève, ou pour le rôle qu'il y aurait joué. La reprise du travail dans toutes les installations où opère la société Shell Gabon sera effective à compter du 21 janvier 2017 aux horaires habituels », avait ajouté le Secrétaire général adjoint de l'Onep, Sylvain Mayabi Binet au sortir des négociations. Les employés ont repris effectivement le travail.

Outre les acquis annoncés, d'autres acquis parallèles

Après 56 ans de présence au Gabon, le départ de Shell qui inquiétait ses employés n'est plus que du passé. Avec l'Onep, la société a, outre tout ce qu'elle a déjà concédé, accordé la possibilité à la totalité des salariés de jouir, 12 mois après le transfert des actions, d'un départ volontaire conformément au plan des départs volontaires en vigueur à Shell Gabon. Cette dernière mettra aussi en place des compensations financières (prime d'installation, réajustement de la prime de logement, prime spécifique liée à l'éloignement et la cherté de la vie), en cas de changement de siège ou de tout autre mouvement géographique conséquent du repreneur.

En fin de compte les employés, sont aujourd'hui rassurés sur leur sort suite à la cession des parts de Shell Gabon. Sylvain Mayabi Binet de l'Onep reconnaissant envers le gouvernement n'a pas pu se retenir. « Le ministre du Pétrole a été un facilitateur. Lors des négociations, il y avait un gros point bloquant qui souhaitait que la prime consentie par l'employeur soit reversé en net d'impôt, ce qui représentait une enveloppe importante que l'employeur estimait ne pas pouvoir supporter. C'est en ce moment que le ministre est intervenu et a permis que cette enveloppe soit dégagée par les efforts du gouvernement. Il a également amené les parties à s'accorder sur certains nombres de points de désaccord », s'est-il réjouit.

Reste à voir si le repreneur qui selon les premières indiscrétions serait l'américain Carlyle, respectera tous ces engagements de Shell Gabon.