Cameroun : sanctions du Conseil de la communication contre plusieurs médias

Près d'une vingtaine d'organes de presse écrite et en ligne viennent d'écoper de sanctions de la part du Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun. Ces organes de presse et plusieurs professionnels des médias sont accusés d'avoir publié des déclarations non fondées, offensantes et insinuantes. Certains organes s'en sortent avec une suspension oscillant entre un et six mois. Mais pour d'autres c'est un arrêt définitif qui a été prononcé par l'autorité en charge de la régulation des médias.

Le Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun sanctionne le manque d'équilibre de plusieurs médias dans le traitement des informations qu'ils diffusent. Après avoir sanctionné l'un de ses propres membres, le patron de l'hebdomadaire Kalara, Christophe Bobiokono, pour défaut d'équilibre dans le traitement de l'information portée à la connaissance du public, le CNC vient de mettre en cause plusieurs autres organes de presse écrite et en ligne.

La sanction la plus sévère est prononcée contre le bihebdomadaire Aurore Plus et l'hebdomadaire Dépêche du Cameroun ainsi que leurs promoteurs, Michel Michaut Moussala et Gilbert Avang. Ils sont accusés de publication répétée d'accusations non fondées, offensantes et insinuantes à l'égard des personnes et pour attitude constante de défiance vis-à-vis des injonctions du CNC. Ces journaux sont définitivement interdits d'activités. Pour la première fois, l'office de radio-télévision publique (CRTV) a reçu un avertissement et une de ses journalistes est même suspendue pour un mois pour «diffusion d'un reportage sur l'obésité infantile, montrant en clair une jeune fille âgée de 5 ans».

Condamnation de la Fédération des éditeurs de presse

Les mesures du CNC sont décriées par les professionnels des médias, qui l'accusent d'être au service des autorités et d'infliger des sanctions disproportionnées aux mis en cause. Elles ne sont pas du goût de la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (FEDIPRESSE). L'organisation se dit «catégoriquement opposée à toute forme de suspension d'une entreprise de presse, a fortiori pour une faute professionnelle - réelle ou supposée - d'un de ses employés.». L'inquiétude des éditeurs de presse, promoteurs de petites et moyennes entreprises portent sur les conséquences de ces décisions qui ne visent qu'à museler les organes de presse.

La FEDIPRESSE appelle plutôt à une auto-régulation des médias pour promouvoir l'éthique et la déontologie du métier de journaliste.L'organisation dénonce le fait que l'accompagnement des pouvoirs publics pour l'instauration d'une presse forte et le renforcement de sa crédibilité se présente régulièrement sous la forme du bâton et rarement de la carotte.Les éditeurs rappellent aux autorités que les atteintes répétées à la liberté de presse entachent gravement l'image de marque du Cameroun à l'extérieur.

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