Le gel des avoirs d'Isabel dos Santos « n'était fondé sur aucun document d'identité, mais sur des documents attestant la crainte d'une dissipation du patrimoine », réplique le parquet de Luanda dans un communiqué transmis à la presse locale. Après avoir qualifié de « plaisanterie » la sortie médiatique de la fille de l'ancien président, le bureau du procureur général de la République (PGR) confirme l'existence de ce « faux passeport » dans le dossier judiciaire de l'affaire qui contiendrait également des informations relatives à l'ambassade d'Angola au Japon.
Le parquet affirme que l'authenticité de ce passeport fait actuellement l'objet d'une enquête. Mais la démarche de la justice à l'encontre d'Isabel dos Santos n'étant pas fondée sur ce passeport, les accusations de détournements de deniers publics par la milliardaire sont maintenues, précise la justice.
Alvaro Joao, porte-parole du PGR, répondant à RFI, déconstruit l'argumentaire d'Isabel dos Santos au sujet du faux passeport. « Cela, le passeport, est fourni dans une série de documents qui confirment qu'en fait, la femme d'affaires avait l'intention d'investir au Japon », a-t-il déclaré.
Fragilisée, Isabel dos Santos tente de tenir tête
Après un long silence sur cette affaire, Isabel dos Santos créait la surprise mardi en révélant un « faux passeport » et une série d'emails frauduleux qui, d'après la femme d'affaires, seraient à l'origine du gel de ses avoirs en Angola et au Portugal. La milliardaire accusait alors Luanda de vouloir déstabiliser à tout prix ses affaires.
Depuis le début de ce bras de fer qui l'oppose au nouveau régime de Luanda, Isabel dos Santos est considérablement fragilisée. Sa fortune même a pris un coup et devrait en prendre davantage après la cession de plusieurs actifs au Portugal. En Angola où elle pouvait encore faire valoir sa présidence chez Unitel jusqu'à l'été dernier, le conseil d'administration lui aurait déjà trouvé un remplaçant, selon Expansao, en la personne de João Quipipa, un ancien secrétaire d'Etat au Trésor sous José Eduardo dos Santos, qui siège au conseil d'administration de l'opérateur télécoms depuis mai 2019.
Depuis qu'elle a sorti ces « révélations », la milliardaire angolaise est à fond dans les réactions sur Twitter. Ce jeudi, elle réagit à la communication du parquet de Luanda, parlant de « mensonges et fausses preuves » qui auraient pour but « de [la] piéger ».
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