Le sommet de la CEMAC s'ouvre à N'jamena alors que les Etats peinent à honorer leurs arriérés

Entre 2009 et ce jour, le montant cumulé des arriérés de cotisations des six pays membres de la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale s'élève à plus de 200 milliards de francs CFA, soit plus de 350 millions de dollars, a annoncé le ministre tchadien de l'économie et de la planification du développement, Nguéto Tiraïna Yambaye.

Le montant cumulé des arriérés de cotisation des six pays membres de la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale (CEMAC), Cameroun, le Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad, vis-à-vis de l'institution régionale entre 2009 et cette fin d'année 2017, est évalué à 200 milliards de francs CFA, soit l'équivalent de 350 millions de dollars. Une annonce qui intervient alors que le sommet extraordinaire des chefs d'Etats de la CEMAC s'ouvre aujourd'hui mardi à N'Djamena, la capitale du Tchad.

Pour le ministre tchadien de l'économie et de la planification du développement, Nguéto Tiraïna Yambaye, qui a révélé l'information à la cérémonie d'ouverture des travaux de la session extraordinaire du conseil des ministres de l'Union économique de l'Afrique centrale (UEAC) dont il est le président, le financement de la Cemac est un problème récurrent dans l'organisation et dont les chefs d'Etat de la région ont pleinement conscience. Ceux-ci face à la nécessité de doter la Communauté des ressources suffisantes et durables, avaient adopté il y a deux ans, le 6 mai 2015 à Libreville au Gabon, l'Acte additionnel portant réaménagement du mécanisme du financement autonome, la TCI, afin de trouver une solution définitive à la question de financement de la communauté.

Malheureusement, ces diverses dispositions prises par les chefs d'Etat n'ont pas encore porté leur fruit.

« Les résultats escomptés tardent à venir et les difficultés de trésorerie sont de plus en plus persistantes », s'est plaint Ngueto Tiraïna Yambaye.

Une situation aggravée par la chute des cours mondiaux

Les arriérés de cotisation des Etats membres de la Cemac auraient pu être moins lourds. Mais le problème est d'autant plus grave dans un contexte où la plupart de ces pays dont l'économie dépend grandement de l'exportation du pétrole, fait face à une crise des prix des matières premières depuis plus de deux ans. La crise a considérablement affecté les recettes publiques de ces pays, les condamnant à la récession économique et a diminué leurs marges à honorer leurs engagements. Ces pays ont été obligés d'apprendre à s'adapter à la nouvelle donne, en essayant de diversifier leurs économies.

Le Gabon, le Tchad ou encore le Cameroun par exemple, ont dû compter sur de multiples sorties sur le marché financier et des accords avec le Fonds monétaire international (FMI). Du côté de Libreville, le FMI a signé un accord d'appui financier de 642 millions de dollars au titre de son mécanisme élargi de crédits. Le pays a déjà eu accès à un premier décaissement immédiat de 98,8 millions de dollars pour soutenir ''le programme de relance à moyen terme du Gabon''.

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