Etisalat Nigeria perd 2,9 millions d'abonnés en 6 mois

L’antenne nigériane de l’émirati Etisalat vient d’enregistrer la perte de 2,9 millions d’abonnés. Une perte de vitesse doublée d'une crise financière, en témoigne l’ardoise de 1,2 milliard de dollars que traîne l’entreprise. Résultat des comptes, l’opérateur ne dispose plus de trésorerie lui permettant de fidéliser et développer sa base client, via des campagnes publicitaires et promotionnelles, ni à mettre à niveau son infrastructure.
Amine Ater

La filiale nigériane de l'opérateur télécom émirati, Etisalat traverse actuellement une mauvaise passe. En effet, Etisalat Nigeria doit faire face à une dette de 1,2 milliard de dollars conjuguée à la perte de plus de 2,9 millions d'abonnés lors des 6 derniers mois. Cette « fuite » des abonnés n'est pas récente et dure depuis le dernier trimestre 2016. Une période où l'opérateur a vu son nombre d'abonnés actifs passer de 22,5 à 20,8 millions, soit 1,7 millions d'utilisateurs perdus.

Perte de vitesse en infrastructure

Une baisse de régime dont l'impact financier est estimé à 3,1 milliards de nairas (9,8 millions de dollars) pour ce trimestre, pour Etisalat Nigeria. Une situation qui serait due à la faiblesse des investissements en infrastructure de l'opérateur, dont la marge de manœuvre a été considérablement réduite par l'ardoise de 1,2 milliard de dollars que l'entreprise doit à 8 banques locales.

Des problèmes de trésorerie qui ont eu un impact notable sur les capacités de l'opérateur à mettre à niveau ses services et à entraver son expansion. « La fuite » des abonnés Etisalat s'explique également par la mise en place de la portabilité des numéros sur mobile. Une mesure qui a joué en faveur de la concurrence comme en témoigne la croissance du nombre d'abonnés sur mobile enregistrée chez Globacom et Airtel.

Un manque de cash qui érode la base client de l'opérateur

D'un autre côté, les problèmes de trésorerie d'Etisalat Nigeria l'empêchent de suivre le rythme de la concurrence en termes de dépenses marketing. En clair, l'opérateur n'a plus les moyens pour fidéliser et développer sa base client en proposant de l'activation de produits, des promotions, de la publicité. Une situation handicapante alors que les clients au bas de la pyramide représentent 90% de l'effectif des abonnés et qu'ils sont les plus susceptibles de migrer entre opérateurs au gré des promotions et promesses publicitaires.

Des problèmes de trésoreries aggravés par la volatilité en terme de règlement de facture qui caractérise le secteur nigérian des télécoms. Une baisse de régime qui inquiète les créanciers de l'opérateur, mais aussi les agences de notation, notamment JP Morgan et Fitch Rating. Là où la première a déclassé les obligations d'Etisalat, la deuxième s'est inquiété des retards de paiement qui toucheront les créanciers d'Etisalat.

Amine Ater

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