[SERIE WEB - EP5] Tapera donne une seconde vie aux huiles alimentaires

Agriculture numérique, image SAT, IoT, drones, logiciels, robots, applications et procédés innovants,.. Pendant une semaine, La Tribune Afrique braque les projecteurs sur des startups qui innovent pour faire avancer les secteurs agroalimentaire et agricole sur le continent. Découvrez dans ce 5e épisode de notre Spécial Agrobusiness Tapera, la startup lancée en 2009 en mode artisanale par Mutoba Ngoma et qui produits aujourd'hui plus de 300 000 litres de biodiesel à partir d'huiles alimentaires usagées.
Mutoba Ngoma, fondateur et CEO Tapera.
Mutoba Ngoma, fondateur et CEO Tapera. (Crédits : DR.)

Avec un PIB de 26,7 milliards de dollars et un marché de 17,4 millions d'habitants, la Zambie est la 4e économie de l'Afrique australe, derrière l'Angola, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. Plus de 60 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté et vit au rythme des pénuries récurrentes en carburant.

Dans ce petit pays de la sous-région australe, le secteur de l'énergie doit se développer afin de répondre aux besoins croissants liés à l'urbanisation dans le pays. Les opérateurs se tournent de plus en plus vers les EnR.

200 litres d'huiles et 8 clients

Nous sommes en 2006. Mutoba Ngoma vient de terminer ses études d'ingénierie aéronautique au Royaume-Uni et découvre un programme consacré aux énergies renouvelables. C'est alors que naît l'idée de recycler les huiles alimentaires pour... en faire du carburant !

Trois ans après, l'idée devient un projet, puis une entreprise de biocarburants qui transforme les huiles végétales usagées en carburant. L'objectif de Ngoma est double : accroître la durabilité de l'approvisionnement en carburant du pays et offrir une formation professionnelle et des possibilités d'emploi stable.

Dans une première phase, la start-up fonctionne sous la forme d'un projet-pilote visant à déterminer la faisabilité du business. Le procédé est artisanal, avec quelque 200 litres par mois nettoyés et traités et les clients ne se bousculent pas devant la réception : le cahier de commandes ne dépasse guère les 8 clients.

Les huiles sont collectées auprès des hôtels et des restaurants, mais aussi des grossistes d'huiles alimentaires périmées. En un an à peine, Tapera Industries passe de quelques camions approvisionnés en biocarburant à plusieurs dizaines de véhicules. Moins de dix ans après, plus de 300 000 litres de biodiesel seront produits à partir d'huiles alimentaires usagées. Un carburant alternatif et durable qui se révélera moins cher que le gasoil classique.

Conception in situ des machines

Aujourd'hui, Tapera traite quelque 3 000 litres par mois et génère environ 15 000 dollars. Ngoma a déjà entamé la conception de ses propres machines de traitement d'huiles. La startup s'est même diversifiée puisqu'elle produit aussi du savon. Le procédé consiste cette fois-ci à convertir les huiles végétales en savon et en glycérine, ce qui permet d'obtenir des produits plus faciles à rincer que leurs équivalents chimiques.

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