Des solutions innovantes et durables pour désengorger les villes

D'ici à 2100, 40 % de la population mondiale sera africaine, et en majorité citadine. Acteurs privés, pouvoirs publics et société civile se mobilisent pour repenser les déplacements urbains.
Contre la paralysie, services ubérisés, applis et transports verts foisonnent. Ici Lagos, au Nigeria..
Contre la paralysie, services ubérisés, applis et transports verts foisonnent. Ici Lagos, au Nigeria.. (Crédits : Reuters)

A Nairobi, les embouteillages coûteraient plus de 1 milliard de dollars de productivité par an, selon l'autorité des transports de la région métropolitaine de la capitale kényane. « Les coûts liés aux problèmes de circulation représentent près de 400 millions d'euros de perte par an », explique Romain Kouakou, directeur général des Transports terrestres et de la Circulation de Côte d'Ivoire.

Cette situation s'explique notamment par l'augmentation de la classe moyenne qui s'est accompagnée du triplement du nombre de voitures sur les vingt dernières années, sans être suivi d'aménagements adaptés. À Accra, surnommée la ville du « go slow », les problèmes de circulation feraient perdre chaque année 8,2 % de PIB au Ghana selon une étude du professeur Jonathan Annan de l'université Kwame Nkrumah publiée en 2017, et le même constat se décline pratiquement dans chaque grande métropole africaine.

Pour faire face à l'engorgement urbain, les solutions émergent de toutes parts. Talibi et Info Dakar Trafic, au Sénégal, Max Okada, à Lagos, la plus grande ville du Nigeria, ou Ma3Route, à Nairobi. On ne compte plus les applications mobiles qui proposent des informations sur le trafic routier en temps réel.

A Abidjan, une flotte d'autobus propres alimentés au gaz

La Côte d'Ivoire est devenue le premier pays africain à opter pour des autobus alimentés au gaz naturel, garantissant un faible impact environnemental. Le pays devrait bientôt être doté d'une flotte de bus de 750 unités.

Par ailleurs, Abidjan s'est engagée dans la transformation de ses transports publics urbains en faveur d'un réseau de bus à haut niveau de services (BHNS) rendu possible grâce à Iveco Bus, son partenaire français. Une option qui apparaît comme une solution pérenne sur un territoire riche en gaz naturel.

Lire aussi : Le Maroc , pionnier de la smart city en Afrique ?

Plusieurs pays ont également choisi d'adopter des options multimodales pour stimuler l'usage des transports en commun. À Alger ou à Dakar, RATP Smart Systems a développé un dispositif de billetterie pour favoriser un transport public interopérable et multimodal.

Au Kenya, une offre de taxis électriques signée Uber

L'urbanisation du continent fait l'objet d'un soutien appuyé des bailleurs internationaux, pourvu que la solution soit « durable » à l'instar de l'initiative « Mobilise Your City » par exemple, lancée en 2015, qui rassemble plus de 100 villes autour de la mobilité dans les pays en développement. À Nairobi, le géant américain a développé un « Uber écologique » appelé Nopia Ride, dont la particularité repose sur sa flotte composée à 100 % de véhicules électriques. Grâce à cette solution, les chauffeurs voient leur salaire amélioré et gagneraient de 30 % à 50 % de plus que les conducteurs d'Uber ou de Bold (ex-Taxify), tandis que le prix des courses pour les passagers a nettement diminué.

À l'horizon 2021, le Kenya devrait disposer d'une flotte de 1 500 véhicules électriques et la solution pourrait à terme se décliner dans d'autres régions africaines. Parallèlement, les services « uberisés » se développent aussi localement comme celui de WaitMoi, l'application qui connecte les chauffeurs et les passagers camerounais, selon la même formule qu'Uber, ou encore Little, au Kenya, qui compte plus de 1 million d'utilisateurs et 10 000 conducteurs actifs.

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