Africa Convergence 2018  : smart cities et transformation digitale en Afrique, un virage décisif à négocier

Le phénomène d'urbanisation rapide en Afrique couplé à un faible niveau de revenus pose avec acuité la question de la viabilité des villes africaines de demain. Face à ce défi, les panélistes d'Africa Convergence 2018 ont imaginé en alternative, la conception de villes intelligentes ou smart cities en Afrique, dans le cadre global de politiques de développement durable, dont l'exécution nécessitera une modernisation des outils de travail par la transformation digitale.
La construction de villes intelligentes et la transformation digitale en Afrique ont été largement abordées à la Conférence d’Africa Convergence de Dakar du 21 au 22 juin 2018, sous le thème : «Optimiser l'énergie, imaginer la ville intelligente, construire et financer des infrastructures efficaces, le triple défi de l'exécution stratégique».

Les populations africaines au nombre de 1,2 milliard d'habitants en 2017 devraient avoisiner les 2,5 milliards en 2050. Dès lors, il est essentiel d'imaginer une gestion durable de l'habitat et de l'urbanisation; laquelle devrait passer par l'optimisation énergétique mais surtout par la construction et le financement d'infrastructures efficaces comme les villes intelligentes. Le thème a été débattu à Dakar par les experts d'Africa Convergence 2018 sous l'intitulé : «Optimiser l'énergie, imaginer la ville intelligente, construire et financer des infrastructures efficaces, le triple défi de l'exécution stratégique».

Les smart cities : une réponse à l'urbanisation galopante

Dans les pays développés, les villes sont entièrement construites alors qu'en Afrique les infrastructures sont à édifier, constatent les panélistes d'Africa Convergence. «En 30 ans, c'est le doublement de la population, qui se combine à une concentration urbaine extrêmement importante et à une mobilité des personnes vers les côtes ; c'est un phénomène à l'échelle mondiale que l'on n'a jamais connu», avise Patrice Fonlladosa, CEO Veolia Afrique et Moyen-Orient. Pour répondre à cette demande en termes d'habitat, de nouvelles cités sont encore à imaginer et à construire avec la possibilité de recourir aux meilleures technologies et innovations en matière d'habitat durable. Cette particularité africaine positionne le continent en bonne place dans les projets de construction de smart cities qui allient innovation, technologie et développement durable au service de l'économie et de l'épanouissement des citoyens.

Pour ce faire, Jean-Michel Huet, associé chez Bearing Point, recommande de réfléchir grand, de commencer petit et d'aller vite : «Voilà, comment à mon avis, on peut exécuter une smart city dans les années à venir», a-t-il déclaré. L'élaboration de smart cities peut être une option pertinente face aux problématiques posées par le changement climatique. François Pitti, directeur prospective et du marketing stratégique de Bouygues construction, conseille de procéder de telle sorte que ce soit «l'usager qui définit les espaces, là où historiquement c'était les espaces qui contraignaient les usages». «On voit cette version et nous essayons de l'accompagner», a-t-il ajouté. Ces villes de demain se veulent plus respectueuses de l'environnement mais aussi collaboratives et innovantes.

La numérisation : une composante obligatoire

L'innovation mais surtout le développement de nouvelles technologies par la transformation digitale sont des axes à prioriser dans les programmes de développement africains. «Aujourd'hui, le continent africain est celui au monde où il y a le plus de pays dont l'état civil est entièrement non biométrique», rappelle Jean-Michel Huet. Pour se tailler une place dans l'économie mondiale, le Continent devrait passer par la case obligatoire de la transformation digitale. «La croissance de l'Afrique au cours de ces dernières années nous a montré que la transformation digitale est un impératif pour les multinationales, les gouvernements mais aussi pour les PME en Afrique. Les PME locales doivent être en mesure de rivaliser avec les géants mondiaux», analyse Vahid Khamsi, directeur de la stratégie EMEA et Chine chez SAP, avant d'ajouter que dans les «cinq prochaines années, toutes les entreprises collaboratrices de SAP devraient avoir 50% voire 60 % de leur back office automatisé».

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