Namibie : la première école de robotique pour enfants ouvre ses portes

À Windhoek, le dynamique duo que forment Kirstin et Bjorn Wiedow s'apprête à lancer la première école de robotique du pays. Destiné aux enfants, l'enseignement du codage et de la robotique s'installe sur un territoire encore peu connecté.
La première école de robotique, lancée en juin à Windhoek par Bjorn et Kristin Wiedow.
La première école de robotique, lancée en juin à Windhoek par Bjorn et Kristin Wiedow. (Crédits : Reuters)

«On a vite réalisé qu'il y avait ici un retard considérable pour les enfants dans l'apprentissage des outils digitaux». C'est ce constat qui a poussé Kirstin Wiedow et son compagnon à se lancer dans la construction d'une école de robotique pour enfants. «L'école misera en grande partie sur la créativité de ces enfants du futur», explique la co-fondatrice du premier laboratoire de fabrication de Namibie, installé au centre d'excellence de l'université de science et de technologie (NUST). L'une des plus jeunes directrices de l'université dit pouvoir «accueillir cette année un total d'environ 100 enfants qui pourront se former ici. Certains cours fonctionneront en partenariat avec des écoles voisines, mais nous proposons aussi des cours accessibles sur le temps libre des enfants. Les groupes seront divisés en deux parties, un premier pour les élèves de 5 à 9 ans, puis un second pour les élèves de 10 à 14 ans». L'école prévoit aussi d'accueillir des écoliers Montessori, scolarisés à la maison, ou encore originaires d'autres régions du pays.

Inscrire la robotique dans le réel

Les écoliers seront essentiellement formés aux basiques du software. Le codage et son application sur des créations ainsi que la construction en ingénierie seront les principaux enseignements proposés. En somme, ils seront à même de télécharger leurs logiciels sur leurs robots afin qu'ils exécutent les tâches demandées. «L'important est qu'ils puissent voir en quoi le codage est utile dans le monde réel», explique Kirstin Wiedow.

«Les enfants peuvent en apprendre davantage sur les capteurs, les mouvements, la connivence ou encore le son et le Bluetooth. Le but, c'est avant tout de réussir à construire un produit dans son ensemble», ajoute-t-elle.

Ce projet est d'autant plus novateur qu'il s'inscrit dans un contexte difficile. «Ici, l'apprentissage des nouvelles technologies est un véritable problème, car nous ne disposons pas d'Internet partout et la connexion est rare. Il faut monter aux arbres pour obtenir du réseau, et cela n'est pas toujours garanti. Les enfants ici n'ont même pas d'ordinateurs, que ce soit au collège comme au lycée. D'ailleurs, les possibilités offertes par les smartphones leur sont étrangères, mis à part les appels. Personne ne comprend ici la valeur de la technologie».

Développer les nouvelles technologies dans la région

Les élèves ayant suivi ce programme auront l'opportunité de continuer à développer leurs compétences :

«Une fois les basiques maîtrisés, les étudiants progressent pour atteindre un haut niveau de programmation. Notamment dans le codage Python, appliqué aux machines et à la robotique. Ils en seront capables en dernière année, avant d'obtenir un certificat de diplôme à l'âge de 13 ans», explique Kirstin Wiedow.

L'école s'est aussi alliée à une établissement scolaire japonais pour une durée de 5 ans : une aide précieuse pour coller aux dernières mises à jour technologiques. Le projet, financé par les deux fondateurs, reçoit aussi l'aide de banques locales, comme le révèle Kirstin Wiedow : «Nous travaillons actuellement dans l'optique d'une levée de fonds. Sur le long terme, nous envisageons de nous développer dans des régions proches, comme la Zambie et le Mozambique».

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