Mobile Banking : MTN veut détrôner Vodacom

L’opérateur sud-africain MTN nourrit de grandes ambitions au niveau du mobile banking et ambitionne de prendre la place de Vodacom en tant que numéro un continental du segment. Pour y arriver l’opérateur compte tripler le nombre d’abonnés dans les trois ans à venir et faire passer l’apport du segment à son chiffre d’affaires de 20 à 30%.
Amine Ater

MTN vient de faire part de sa volonté de détrôner Vodacom en tant que plus importante banque numérique d'Afrique. Pour y arriver, l'opérateur sud-africain compte tripler le nombre de ses abonnés dans les trois ans à venir. MTN est pour rappel le plus important groupe télécom du continent en nombre d'abonnés alors que sa banque mobile compte 500.000 clients bancaires actifs par mois.

Relais de croissance

L'opérateur revendique par ailleurs 20 millions d'utilisateurs de ses services bancaires mobiles. MTN compte ainsi talonner Vodacom, en optant pour un accès à l'Internet mobile plus abordable et plus rapide, de manière à rendre plus attractifs ses services bancaires aux personnes vivant dans des zones où les services financiers traditionnels sont rares. Le groupe a par ailleurs, débauché son directeur général, Rob Shuter de Vodafone Group, société mère de Vodacom en mars dernier.

L'objectif de MTN est de doubler, M-Pesa, le service bancaire de l'opérateur kényan Safaricom. Un opérateur dont 35% des parts sont détenues par Vodacom. Le succès de cette solution a rapidement propulsé Safaricom, plus importante entreprise du Kenya. Le duo Vodacom-Safaricom compte ainsi 32 millions de clients bancaires en Afrique et se revendique comme « la plus grande banque du continent », forte de 100 milliards de dollars via M-Pesa en 2016.

Le segment attire de plus en plus d'opérateurs, en quêtes de nouveaux relais de croissance et d'un nouveau business-model suite à la baisse des prix de la voix et des SMS. En 2015, les comptes mobile banking en Afrique subsaharienne ont atteint 277 millions. L'explosion du service attise ainsi l'appétit de Vodacom, mais aussi d'Orange ou encore d'Airtel. En effet, les transferts d'argent via cette plateforme au niveau mondial sont passés de 1,2 milliards de dollars en 2006 à 269 milliards de dollars en 2016.

Une manne loin de se tarir

Ce chiffre devrait encore aller crescendo vu que le taux moyen de couverture 3G africain ne dépasse pas 50% de la population, contre une moyenne mondiale de 78%. Ce qui représente un relais de croissance non négligeable pour les opérateurs panafricains. Une situation qui conforte les ambitions de MTN qui est présent dans 17 pays africains allant du Nigeria à la Guinée Bissau, contre 6 implantations en Afrique pour le duo Vodacom-Safaricom.

Pour l'heure, le premier objectif que s'est fixé le management de NTM est d'accroître la part du segment dans le chiffre d'affaires. En effet, le mobile banking ne dépasse pas la barre des 20% au niveau de sa trésorerie et compte le hisser à 30%. L'opérateur compte également développer le segment de divertissement mobile pour recruter plus d'abonnés et négocie un rapprochement le géant mondial du streaming musical Spotify.

Amine Ater

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