Lutter contre l’illectronisme en Afrique

Depuis quelques années déjà, les promesses d'un monde numérisé se concrétisent et viennent nous démontrer comment le digital peut changer nos vies, vers plus de liberté, d'égalité, et d'opportunités. La pandémie de la Covid-19 est venue réaffirmer cette évidence, et aujourd'hui plus encore qu'hier nous sommes tous d'accord pour dire que le numérique est une chance.
(Crédits : Huawei)

C'est une chance d'abord et avant tout pour l'Afrique. La Banque mondiale estime en effet qu'une couverture Internet universelle et abordable augmenterait la croissance du PIB en Afrique de 2 points de pourcentage par an. En outre, il est estimé que la probabilité de création d'emplois - quel que soit le niveau d'éducation - augmente de 6,9 à 13,2 % lorsque l'Internet rapide devient disponible, en stimulant la productivité. Les technologies numériques offrent ainsi aux pays africains une occasion unique de transformer de manière significative divers secteurs de leurs économies - logistique, transport, industrie - et de leurs administrations publiques.

Si le renforcement des infrastructures réseaux est une impérieuse nécessité pour que ces prédictions deviennent réalités, une lutte efficace contre l'illectronisme doit également être mise en place au plus vite sur le continent. Qu'est-ce que l'illectronisme ? C'est la difficulté qu'ont les personnes à maîtriser les outils numériques. Selon l'UNICEF, en Afrique subsaharienne, 89% des apprenants n'ont pas accès aux ordinateurs familiaux et 82% n'ont pas Internet. Ces mêmes personnes sont donc susceptibles de ne pas maîtriser dans un futur proche les démarches administratives numériques qui vont devenir de plus en plus nombreuses, où de passer à côté des possibilités d'inclusion financière proposées par les services bancaires en ligne et l'accès au savoir proposé par les nombreux MOOC et cours en visioconférence des plus grandes universités internationales.

Là où Internet propose de créer des ponts, l'illectronisme risque toujours de lui faire barrage. Un engagement clair des entreprises privées comme des institutions publiques doit donc être renforcé en Afrique pour combattre cette tendance et permettre au plus grand nombre de comprendre les possibilités proposées par le numérique. Chez Huawei, nous nous sommes engagés à réduire cette fracture « sociale » liée au numérique, pour que chacun puisse bénéficier des mêmes droits numériques, notamment grâce à l'initiative TECH4ALL. En Afrique, cela s'illustre par la déclinaison de nos programmes éducatifs (ICT Academy, Seeds for the future) mais aussi par des partenariats avec l'UNESCO ou l'Union africaine avec la signature d'un Mémorandum d'entente en 2019 pour collaborer dans 5 domaines technologiques émergents : le haut débit, l'Internet des Objets (IoT), le Cloud Computing, la 5G et l'intelligence artificielle.

Les possibilités offertes par un écosystème numérique renforcé sont infinies, mais elles exigent un investissement humain, matériel et financier de toutes les parties prenantes impliquées. C'était le message porté lors du Sommet mondial africain sur la société de l'information (SMSI) qui s'est tenu le 31 août 2020, où les Nations unies ont interpellé les dirigeants africains sur l'urgence d'accélérer la transformation numérique du continent. Permettons-nous de rajouter à cette priorité celle de lutter contre l'illectronisme, autre défi de ce début de siècle.

(*) Philippe Wang est vice-président exécutif de Huawei Northern Africa.

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