France-Maroc  : un partenariat d'exception, qui a de la ressource

Alors que se tient aujourd'hui 16 novembre, une Rencontre de Haut Niveau (« RHN ») entre les Premiers Ministres français et marocain et leurs gouvernements, la 1ère depuis l'élection d'Emmanuel Macron, il faut rappeler la profondeur et la richesse de relations qui unissent la France et le Maroc. Tribune des Co-présidents du Club de chefs d'entreprise France-Maroc.

Au cœur de ces relations, se trouvent tout d'abord des liens humains privilégiés. La France est de loin le 1er pays de la diaspora marocaine avec 1,5 million de Marocains vivant en France, loin devant l'Espagne (800 000), et soit plus de 40% de la « 13ème région », appellation donnée par la Confédération patronale marocaine (CGEM) aux marocains entrepreneurs du monde, qui opèrent avec ceux vivant au Maroc à travers la plateforme électronique MEM (Marocains Entrepreneurs du Monde), lancée avec le Ministère des Marocains Résidant à l'Etranger et des Affaires de la Migration.

Le Maroc accueille aussi un grand nombre de Français, plus de 50 000, et se situe ainsi au 2ème rang des pays non européens après les Etats Unis, pour le nombre de Français expatriés. Prolongement économique et culturel de ces liens humains, le tourisme témoigne aussi de cette proximité, les Français représentant un tiers des plus de 10 millions de touristes que le Maroc reçoit chaque année.

Les échanges commerciaux entre les 2 pays sont dynamiques : le Maroc est le 1er partenaire commercial de la France en Afrique et 13% ses importations viennent de France. Les exportations du Royaume vers la France sont en hausse depuis 2012 et le solde commercial a été au cours de ces 3 dernières années tantôt favorable à la France, tantôt au Maroc. Trois chiffres encore reflètent cette proximité économique : la France est le 1er investisseur étranger au Maroc avec de 34% des investissements directs étrangers réalisés, et ce malgré la montée des investisseurs du Moyen Orient ou d'Asie, et 35% des transferts de fonds en provenance des Marocains résidant à l'étranger. Plus de 800 entreprises françaises sont implantées au Maroc.

Nerf du développement et du dynamisme économique, l'éducation et la formation témoignent aussi de cette proximité : plus de 30 000 jeunes Marocains viennent étudier en France chaque année, et de nombreuses écoles ont ouvert des campus au Maroc : l'EM Lyon a un campus à Casablanca. L'Ecole Centrale Casablanca a accueilli sa 1ère promotion en septembre 2015 et l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir, dont l'ambition est grande, a noué des accords avec Sciences Po ou avec l'Ecole des Mines.

Au-delà des liens humains, des intérêts économiques et commerciaux, la pérennité de la relation franco-marocaine s'est évidemment renforcée par le dialogue dense et régulier permanent entre les chefs d'Etat dans le prolongement duquel s'inscrivait la « visite d'amitié et de travail » du Président Macron au Roi Mohammed VI le 14 juin dernier.

Le partenariat d'exception entre nos deux pays tel qu'il s'est nourri tout au long des années passées n'a pas fini de prospérer. Il a encore de la ressource notamment s'il continue de se construire en prenant en compte trois dimensions.

La dimension africaine

Tout d'abord la dimension africaine, pour aborder un continent dont la population devrait s'accroitre de plus 1 milliard d'ici 2050. Le Roi Mohammed VI a tracé pour son pays le nouvel objectif de devenir le hub africain. Il vient de réintégrer l'Union africaine et devrait entrer dans la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) en décembre prochain. Un ministère aux affaires africaines a été créé avec deux cellules de suivi dans les ministères de l'intérieur et des finances pour la mise en œuvre et le suivi des investissements et des projets développés dans le cadre des 980 conventions de coopération conclues par Rabat.  La place de la France sur les marchés africains est aussi solide et diversifiée. Plusieurs projets existent déjà associant entreprises françaises et marocaines pour aborder le marché africain. Il convient de les encourager avec l'appui également des réseaux bancaires des deux pays qui sont solides en Afrique. Les secteurs de l'agroalimentaire et du tourisme dans lesquels nos pays sont forts, les filières électroniques et automobiles qui se sont développées sont notamment des secteurs qui répondent aux besoins de l'Afrique.

Dans cette dimension, l'agro-industrie est de prime importance

En effet, les capacités de recherche, d'innovation, de compétences d'opérateurs français leaders mondiaux de l'agro-industrie, combinées aux acquis du Plan Maroc Vert qui a contribué à bâtir un modèle de développement agro-industriel inclusif et tourné vers l'export, peuvent déboucher sur des projets innovants, créateurs de valeur et d'emplois.

La dimension d'innovation environnementale et énergétique

L'engagement environnemental et les actions conduites contre le réchauffement climatique ou pour s'y adapter, sont indéniables dans les deux pays. L'un après l'autre, à la COP 21 en 2015 à Paris puis à la COP 22 en 2016 à Marrakech, ils ont démontré leur engagement en faveur du climat. Le développement de projets, notamment en mode de partenariat public-privé, dans les domaines de l'Energie solaire et éolienne, du biogaz, de la biomasse, du dessalement solaire... donne corps à l'ambition partagée des deux pays pour une ville durable qui concilie développement économique et social et protection de l'environnement et des ressources.

La dimension numérique

Le dialogue économique qui aura lieu dans le cadre de la « RHN » mettra à l'honneur plusieurs start ups. Ces jeunes pousses sont nombreuses des deux côtés de la Méditerranée, nées dans des incubateurs, dans des Technoparks, des universités ou parfois des garages... Plateformes collaboratives, paiement en ligne, offshoring à valeur ajoutée, les domaines sont nombreux où le numérique peut accélérer le développement et dynamiser une économie mature. La France et le Maroc sont des terres où naissent aujourd'hui beaucoup de projets que doivent soutenir l'éco-système et les acteurs politiques afin de développer de nouveaux services en France, au Maroc et en Afrique.

Le Club des chefs d'entreprise France-Maroc que nous présidons est attaché à ce partenariat et veillera à pousser ces 3 dimensions pour une compétitivité partagée renforcée et inclusive.

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