Le bassin du Congo sauvé par « l'économie bleue »  ?

Lors de la COP22, la République du Congo, avec la Fondation Brazzaville, ont annoncé la création d'une nouvelle initiative : le Fonds bleu pour le bassin du Congo. Cette initiative a pour but de redéfinir les bases de l'économie de la région du bassin du Congo, qui représente à lui seul 220 millions d'hectares. L'heure est aujourd'hui à l'action. Tribune de Jean-Yves Ollivier, Président de la Fondation Brazzaville pour la paix et la conservation de la nature.

22 avril 2016, à la tribune de l'ONU. François Hollande est le premier signataire de l'Accord de Paris, premier accord universel sur le climat issu de la COP21. Un moment que le secrétaire de l'ONU Ban Ki-moon a qualifié « d'historique ». Mais cet Accord le sera si, et seulement si, des actions de terrain sont menées dans la foulée.

Place à l'action et à l'innovation

Après des années de relative inertie et une absence de collaboration active entre gouvernements, après la perte de confiance de la part de l'opinion publique et des signaux toujours plus clairs d'un réchauffement climatique, il était temps d'agir. L'Accord de Paris, comprenant 17 objectifs de développement durable (ODD) sur la période 2015-2030 et approuvés en août 2015, doit constituer le début d'un long chemin qui déterminera le futur du monde et modifiera, je l'espère, l'état que nous lui connaissons aujourd'hui.

Les questions délicates qui risquent de repousser la mise en œuvre de l'accord sont nombreuses. La question de la répartition de l'effort pour réduire de 40% d'ici à 2030 les émissions de gaz à effet de serre est loin d'être résolue. La COP22, qui a eu lieu à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, est un premier point d'étape qui doit nous encourager à agir et innover pour atteindre ces objectifs.

L'eau comme fondement d'une justice climatique

Lors de la COP22, la République du Congo, avec la Fondation Brazzaville, ont annoncé la création d'une nouvelle initiative : Le Fonds bleu pour le bassin du Congo. Cette initiative a pour but de redéfinir les bases de l'économie de la région du bassin du Congo, qui représente à lui seul 220 millions d'hectares, en passant de l'exploitation des forêts à un développement durable et innovant autour des eaux du Congo et de ses affluents. Le Fonds bleu proposera des subventions renouvelables chaque année d'au moins 100 millions d'euros pour les acteurs œuvrant pour la protection de l'environnement. S'inscrivant ainsi dans ce que la Commission Economique pour l'Afrique a défini comme « l'Economie bleue » en garantissant des solutions tant au niveau économique qu'environnemental, le Fonds bleu a été désigné comme dossier prioritaire pour le continent africain.

Cette initiative de premier plan est soutenue par 11 pays africains : l'Angola, le Burundi, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République-Unie de Tanzanie, le Rwanda et la Zambie. L'ensemble des ministres des Affaires étrangères et de l'Environnement de ces pays se retrouveront début 2017 pour parapher un protocole d'accord afin de lancer concrètement l'initiative.

La paix est le pré requis pour préserver la planète

A travers le Fonds bleu pour le bassin du Congo, la Fondation Brazzaville pour la paix et la conservation de la nature place la question de l'exploitation de l'eau au centre des enjeux de paix et de stabilité, permettant ainsi d'assurer la prospérité des nations, l'épanouissement des individus et la préservation de l'environnement.

Placée sous le patronage de Son Altesse Royale le prince Michael de Kent, la Fondation Brazzaville est une organisation à but non lucratif dédiée à la résolution des conflits, à la préservation de l'environnement et à la conservation de la nature. Elle a pour double ambition d'œuvrer pour l'instauration de la paix et la préservation de l'environnement, grâce à l'expérience de ses membres et conseillers émérites.

 L'eau, en tant qu'élément à la fois naturel, géographique et diplomatique nécessite un vrai débat, dont les questions soulevées doivent pouvoir en partie mettre en lumière des moyens autour du management de l'eau. A des niveaux différents, chaque personne doit être engagée dans la provision, la protection et la distribution optimale de l'eau. La collaboration entre les Etats, la stabilité politique et l'implication concrète du secteur privé sont ainsi trois conditions essentielles à ce réel engagement.

 Après l'Accord historique, place aux engagements de terrain historiques.

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