Afrique du Sud : l'allié historique de l’ANC réclame la tête de Zuma

Confronté à de nombreuses accusations de corruption notamment à la suite de la publication d’une centaine de mails compromettants pour Jacob Zuma le leader du parti, l’ANC est aujourd'hui visé par des attaques de son allié historique, le parti communiste SACP. Voulant parier sur une figure plus crédible, les communistes réclament la tête du président sud-africain avant les élections de 2019.
Miné de l'intérieur, l'ANC risque de se retrouver sans leadership pour passer le cap des prochaines élections.

Le Congrès national africain, ANC, parti politique historique de Nelson Mandela, est «en état de paralysie». Une crise nourrie ces derniers jours par la publication dans la presse sud-africaine d'une centaine de mails compromettants pour le président Jacob Zuma. Les mails révélés par un lanceur d'alertes font état d'un système de corruption au plus haut niveau.

Dans ces courriels, figurent notamment des échanges entre les Gupta, une riche famille d'hommes d'affaires, amie du chef de l'Etat et des ministres sud-africains. Les messages révèlent que plusieurs membres du gouvernement sud-africain et des proches du président Zuma auraient été corrompus par les Gupta. Des informations non encore confirmées, mais les accusations sont assez suffisantes pour ternir davantage l'image du président et de son parti l'ANC. Et désormais, les attaques ne viennent plus uniquement «des autres». Le parti communiste sud-africain SACP, allié historique de l'ANC, ne soutient plus Jacob Zuma de peur d'être entraîné dans le naufrage de l'ANC.

Le SACP lâche Zuma

Lors d'une conférence de presse, ce dimanche 4 juin à Johannesburg pour les besoins d'un congrès le mois prochain, les communistes sud-africains ont tapé fort sur l'ANC, affirmant que le parti est au bord d'une fragmentation organisationnelle. Ils estiment que Zuma est à l'origine de ce qui se passe à l'ANC. Autrement dit, les alliés historiques réclament la démission immédiate de Zuma.

«Ce n'est pas un secret que l'ANC est en pleine crise. Au plus haut niveau de son leadership national, il est paralysé par des divisions profondes qui, pour le moment, le rendent incapable d'entreprendre des mesures correctives décisives que la grande majorité des membres ordinaires et des partisans de l'ANC reconnaissent clairement comme impératif, en commençant par l'abandon du président Zuma», a indiqué le secrétaire général du SACP, Blade Nzimande.

L'ANC attaqué de tous fronts

«À ce rythme de déclin, poursuit Nzimande, l'ANC peut ne pas conserver sa majorité électorale en 2019 et une fragmentation organisationnelle supplémentaire ne peut être exclue». Difficile donc de ne pas donner raison aux communistes : Zuma est combattu dans son propre parti depuis très longtemps. Déjà, lors des dernières élections municipales, le parti au pouvoir a perdu de nombreuses grandes villes à la suite d'une campagne en ordre dispersé. Seulement, la défaite a été attribuée au chef de l'ANC, incapable de motiver son camp. En mars dernier, le licenciement du ministre des Finances a très vite déclenché une guerre au sein du parti qui doit faire face aujourd'hui à une impopularité inédite où les attaques contre Zuma se font de plus au grand jour. Au mois d'avril, le vice-président de l'ANC, Cyril Ramaphosa, est allé plus loin. Il a appelé à une commission d'enquête sur les allégations de corruptions visant le leader de son parti.

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Commentaire 1
à écrit le 06/06/2017 à 15:06
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Cela suscite du coup un débat de fond plus que productif, maintenant difficile de ne pas déplorer que le pouvoir corrompt. "Difficile donc de ne pas donner raison aux communistes " Je vous félicite, vous n'êtes pas communiste, je connais très...

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