Sud-Soudan : Kiir veut dialoguer avec Machar, mais à distance

Le président sud-soudanais a réaffirmé une promesse qu’il avait faite en 2016. Ce 22 mai, Salva Kiir a lancé un dialogue «inclusif» destiné à mettre fin à la guerre civile qui fait rage dans son pays depuis 2013. Seul bémol, son principal rival, Riek Machar, toujours exil en Afrique du Sud, est exclu de ce dialogue national.
Salva Kiir saluant son nouveau chef des armées sud-soudanaises, le général James Ajongo, le 10 mai 2017 au palais présidentiel à Juba.

Il était temps. Le dialogue national devant réconcilier tous les Sud-Soudanais meurtris par trois ans et demi de guerre civile a été finalement lancé lundi à Juba par le président Salva Kiir. Annoncé en 2016, ce dialogue devait démarrer en mars dernier, mais a été reporté en raison de contraintes financières.

Pour permettre à toutes les forces vives de la plus jeune nation au monde de discuter des problèmes politiques, sociaux et économiques touchant les Sud-Soudanais, Salva Kiir a déclaré dans la foulée un cessez-le-feu unilatéral dans le tout pays, lors d'une cérémonie à Juba en présence du président ougandais Yoweri Museveni, facilitateur dans cette crise. «Je déclare une nouvelle fois un cessez-le-feu unilatéral effectif à partir d'aujourd'hui, pour que nous puissions créer l'environnement nécessaire à un dialogue inclusif », a réitéré Kiir. Cependant, il y a un grand absent au tour de cette table de négociations.

Riek Machar exclu

Le vieux rival de l'actuel chef de l'Etat sud-soudanais est exclu du débat. En exil en Afrique du Sud depuis 2016 après de violents affrontements à Juba, l'ancien premier vice-président Riek Machar n'est pas invité à ce dialogue. Les autorités du pays estiment que son retour au bercail peut entraver le processus de paix. «Tout le monde est invité à participer au dialogue national, sauf Riek Machar», a déclaré Salva Kiir avant d'ajouter que si Riek Machar venait, il causerait une nouvelle guerre à Juba.

Néanmoins, toutes les portes ne sont pas fermées au principal leader de l'opposition. «S'il a une délégation de gens en qui il a confiance, qu'il les nomme pour qu'ils viennent à Juba. Nous garantissons leur sécurité», a promis le président. Ce qui est loin de rassurer les partisans de l'opposant exaspérés par l'exclusion de leur chef. «C'est une autre campagne de Juba pour faire échouer le processus de paix», ont évoqué les rebelles dans une déclaration, hier 22 mai. Il faut rappeler que le mois dernier, l'ONU avait dénoncé le «non-respect flagrant» d'une précédente promesse de cessez-le-feu unilatéral faite en mars par le président Kiir.

 Aujourd'hui, rien ne garantit que cette main tendue de Juba à l'endroit des forces vives de la nation sud-soudanaise aboutira à une stabilité politique et économique dans le pays. Sans l'ancien chef des rebelles, il est fort à parier que ces pourparlers vont échouer. Le Sud-Soudan est plongé dans une guerre civile depuis 2013, juste après son indépendance en 2011. Cette guerre a fait des milliers de morts et plus de trois millions de déplacés.

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