Côte d'Ivoire  : trois nouveaux régimes de prévoyance sociale d'ici fin 2018

La Caisse nationale de prévoyance sociale, appuyée par l'expertise du groupe Finactu, devrait mettre en place trois nouveaux régimes de prévoyance et de retraite d'ici fin 2018. Si le projet est réussi, il comblera à terme le déficit en couverture sociale, dans un pays où seulement 700 000 salariés du privé bénéficient des prestations de la Caisse de prévoyance.
A terme, les trois futurs régimes de prévoyance devraient profiter à quelque 8 millions de salariés du secteur privé.

L'Etat ivoirien envisage d'introduire d'ici fin 2018 trois nouveaux régimes de prévoyance et de retraite dans son projet d'extension du dispositif national de sécurité sociale. D'après une déclaration rendue publique de Finactu, un groupe d'experts qui accompagne la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) dans ce processus, l'extension comprend un régime de retraite complémentaire par capitalisation à destination de sa population actuelle d'assurés sociaux (les salariés du secteur privé), et deux régimes de prévoyance et retraite à destination des travailleurs indépendants (secteur formel et informel), avec un régime de base incluant des prestations de retraites et d'indemnités journalières et un régime de retraite complémentaire par capitalisation pour les indépendants dont les capacités contributives sont plus élevées.

D'après Finactu, en cas de succès de cette opération, la CNPS deviendra pionnière en Afrique noire. Elle pourra gérer très prochainement les premiers régimes en capitalisation en zone CIPRES (Conférence interafricaine de prévoyance sociale), mais aussi engager un développement inclusif de la prévoyance, faisant accroître son champ de couverture par la création d'un régime à destination des non-salariés, aujourd'hui à l'écart de tout dispositif de sécurité sociale.

Ainsi et d'après les estimations de Finactu, la CNPS couvrira à l'avenir 8 millions de salariés du secteur privé, alors qu'aujourd'hui ce nombre ne dépasse guère les 700 000 salariés. Des chiffres qui expliquent les importants moyens mobilisés par l'Etat ivoirien pour la mise en œuvre de ce projet d'extension.

«Ce projet va conduire à un profond changement de paradigme à la CNPS, dans la mesure où l'institution placera dorénavant l'individu ''assuré social'' au centre de la gestion des régimes... Elle passera ainsi d'une logique ''B to B'' à une logique ''B to C'' », explique Serge Dibi, directeur Projet à la CNPS.

Des régimes adaptés à la réalité ivoirienne

Les phases de montage de ce projet  sont menées sous la houlette des experts de Finactu, avec une équipe composée de tous les corps de métiers actuels et à venir dans le portefeuille de la CNPS. L'objectif est d'adapter le plus fidèlement possible les futurs régimes à la réalité du pays.

«Il a naturellement été indispensable de tenir compte des réalités propres à la Côte d'Ivoire, à travers une importante phase de diagnostic, qui a ensuite permis de concevoir des régimes suffisamment souples pour s'adapter à l'immense diversité de profils et besoins de ces travailleurs», confie Thibault Gauthier, consultant senior chez Finactu.

Selon lui, le déficit de couverture en Côte d'Ivoire trouve sa raison dans le poids du secteur informel dans l'économie :

«De par leur nature et leur organisation, les régimes existants en Côte d'Ivoire s'avèrent, à ce jour, inadaptés aux travailleurs indépendants dans une économie où près de 90% de la population active exerce une activité ne rentrant pas dans le cadre salarial traditionnel».

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